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La Maraîchine Normande
12 janvier 2013

UNE PETITE COMMUNE DE VENDÉE ♣ LA LIMOUZINIERE ♣ 5ème partie : La vie paroissiale (suite) - Les Impôts

LA VIE PAROISSIALE (suite)

MESSIRE RENE CORNUAU (1712-1722)

Mre Dubois, desservant du Prieuré de la Chaize-le-Vicomte assure la vacance du 16 novembre 1711 au 14 janvier 1712.

Messire René Cornuau signe pour la première fois le 14 janvier 1712, il dessert la paroisse jusqu'à sa mort le 25 juin 1715.

L'âge de décès de ses parents : Catherine Jolly, sa mère, le 26 janvier 1714, à 58 ans, et Jean, son père, le 16 février suivant à 56 ans, laisse présumer qu'il ne devait pas avoir plus de 35 ans à l'époque de sa mort.

Une demoiselle Louise Cornuau est marraine en 1715, il peut s'agir d'une soeur du curé, ce nom étant inusité dans la région.

MESSIRE MIGNON (1715-1722)

Messire Mignon est curé après la mort de son prédécesseur jusqu'au 24 novembre 1722 (date de sa dernière signature).

Il signe un acte le 6 juin 1715 pendant la maladie de Mre Cornuau.

En 1716, M. de Marconnay, gouverneur de La Rochelle, consent un legs à la paroisse pour l'entretien, à titre perpétuel, d'une lampe dans l'église Notre-Dame.

Le 28juin 1719 Mgr de Lescure visite à nouveau la paroisse.

Du 13 mars au 22 octobre 1722, la paroisse est desservie par Mre René Grudé qui signe sous les deux titres suivants : "Prêtre ayant le régime des âmes de la paroisse" ou "Prêtre desservant la cure de la Limouzinière". Le curé est sans doute absent.

Il est difficile de savoir de façon exacte la date de la fin du pastorat de l'abbé Mignon, car aucun acte ne figure aux registres pour la période du 24 novembre 1722 au 2 juin 1723.

MESSIRE FRANCOIS DAUTOUR (1723-1736)

Messire François Dautour signe pour la première fois le 2 juin 1723.

Les registres de ce curé sont établis sur papier libre, ce qui est une anomalie ; de plus, ils ne sont pas tenus de façon régulière et l'on peut craindre quelques lacunes dans ceux qui nous sont parvenus, entre autres l'absence de mention du décès de son prédécesseur, si, toutefois, il eût lieu à La Limouzinière.

MESSIRE CHERBONNEL (1737-1767)

Né vers 1707, ce prêtre prit possession en 1737.

Mre Cherbonnel signe son premier acte le 10 janvier 1737.

Le registre de 1738/1739 comporte l'annotation suivante émanant du Greffe de Poitiers : "Il faut que Mr le Curé fasse une coppie de l'année 1739 dans un seul cahier : quil signe tous les actes et quil lenvoye avecq le présant registre".

Le 4 aout 1737, Mre Le Berton signe un acte comme "prêtre desservant la cure".

Deux registres comportent des mentions intéressantes écrites par le curé ; il est à regretter que celui-ci, qui desservit la cure pendant 30 ans, n'en ait pas inscrit davantage.

Les voici : "En 1742 en a jetté l voute de léglise a terre et Madame de Mornac y a fait mettre en place un tilliage - cest Maratier de Saint-Nicolas de la Chèze qui la fait - Qui a couté de façon seule cent soixante livres - Le menuisier Maratier fut à  la veille d'y perdre la vie."

"Le 1er septembre 1743 jay fait monter une seconde cloche qui a couté vingt neuf pistoles, il ny en avait jamais eû qune - Quon prie Dieu pour celuy qui la fait faire."

Messire Cherbonnel mourût le 23 janvier 1767, âgé de 60 ans.

MESSIRE JEAN THIBAUDEAU (1767-1778)

Messire Jean Thibaudeau, curé de Saint-Nicolas de la Chaize-le-Vicomte dessert la paroisse à partir du 7 janvier 1767 en qualité d'intérimaire, pendant la maladie de son prédécesseur. Il devient curé, en titre, entre février et mai 1767.

Né en 1701, il appartenait à une famille de magistrats. Son père, Charles, Sieur de Loutive et de la Cantrie, était avocat en parlement et sénéchal de la Merlatière, marié en premières noces à Marie Maignan, mère du curé, il épousa ensuite, le 16 février 1711, à Mouchamps, Madeleine Le Ballenois, veuve de Pierre Braudon, Sieur du Vergeret.

Il avait sept frères et soeurs. Ses frères étaient : a) Charles, mort jeune ; b) Louis, sénéchal du Tablier et de la Grève, puis du Marquisat de la Chaize, de la Ville et Baronnie des Essarts et de la Chatellenie de l'Herbergement- Ydreau ; c) Charles, procureur fiscal de Montaigu ; d) Antoine, avocat au siège royal de Fontenay-le-Comte.

Une note à la fin du registre de l'année 1768 nous permet de savoir que : "Cette année 1768 a été une des plus pleuvieuses qu'on ait vu de mémoire d'homme, les pluyes ont commencé au mois de juin et ont été presque toujours continuelles, nayant peu faire les semances ordinaires ni battre le bled, entre autre le jour de la nativité de la Sainte-Vierge en moins de huit heures les eaux vinrent d'une hauteur extraordinaire".

Le 30 avril 1770, Mre Thibaudeau marie sa nièce, demoiselle Jeanne Charlotte, fille mineure de feu Mtre Charles Thibaudeau, procureur fiscal de Montaigu et de Dame Jeanne Girard, à Mre Jean Le Loup, sieur du Parcq, maître chirurgien veuf de demoiselle Marie Anne Chedron, de la paroisse de Saint-Fulgent. Sa nièce était à l'époque pensionnaire chez les Dames de Saint-François à Fontenay-le-Comte.

En 1774, l'église fut en partie restaurée, ainsi qu'en témoignait l'inscription de cette date au-dessus du portail d'entrée.

Le 18 avril 1776 eurent lieu les obsèques de Mre Louis Thibaudeau, frère du curé, Sieur de la Prise et Sénéchal, né à La Chaize-le-Vicomte le 24 mai 1696.

Ce prêtre semble avoir été très vénéré par les autres ecclésiastiques de la Conférence (doyenné actuel) qui le qualifiait de "Cher Doyen".

Il fut inhumé le jour de Noël 1778 à l'âge de 77 ans et 4 mois dans le cimetière, en présence de Messires Poingt, curé de Bournezeau, Dougé, curé de Saint-Jean de la Chaize, Moreau, curé de Saint-Nicolas de la Chaize, Vivant, curé de Saint-Florent-des-bois et Butler, prieur de la Ferrière et desservant de Château-Fromage.

Pendant la maladie du curé, Mre Butler assura le service de la Paroisse.

MESSIRE JACQUES RAIMBERT (1772-179)

Mre Vivant assuma la vacance jusqu'au début de février 1779. Il signe encore le 10 Février "ayant eu de Monseigneur Levêque tout pouvoir nécessaires pour les fonctions curiales dans cette paroisse pendant la vacance. Egalement que de la part du curé actuel depuis sa prise de possession".

Jacques-Gabriel Raimbert appartenait à une famille de notaires, apparentée à celle des Goupilleau qui donna à l'époque de la Révolution Française deux Conventionnels célèbres et deux prêtres "Martyrs de la Foi".

Né le 11 décembre 1739 à Vairé, il était le troisième enfant de Pierre-Gabriel, bourgeois de Vairé, notaire du Brandois, et de Anne-Louise-Catherine Buchet. Il avait neuf frères et soeurs. Son neveu, Pierre-Gabriel, né le 30 septembre 1773, devint maire de Vairé.

Une pièce, conservée dans les Archives de la Fabrique de Saint-Gilles-sur-Vie, apprend que, le 16 février 1762, Simon Goupilleau, notaire à Saint-Gilles, rédigea le titre clérical de J.-G. Raimbert, clerc tonsuré. Ce titre lui formait une rente de 99 livres payables par Jean Goupilleau, Sieur de la Brissonnière en Vairé.

Ordonné prêtre à la Noël 1763, il fut nommé vicaire au Grand-Luc. C'est de cette paroisse qu'il devint curé de Notre-Dame de la Limouzinière, où il devait rester jusqu'à l'exil, en 1792, comme nous le verrons par la suite.

LES IMPOTS

Avec l'abbé Raimbert paraît se terminer la vie paroissiale sous l'Ancien Régime. Il semble cependant utile de dire quelques mots sur les impôts dont nous avons pu trouver quelques traces aux Archives de la Vendée.

La commune est imposée :

Tailles et autres, se décomposant comme suit :

Tailles deniers commune : en 1703 et 1705 de 9 livres par an, en 1711 de 9 livres 20.

Fourrages : en 1709 et 1713 de 18 livres ; pour 1716 et 1717 de 35 livres.

Ustensiles de cavalerie et infanterie : 162 livres plus 20 livres supplémentaires.

Moulins : En 1709, 5 livres par moulin, soit 10 livres pour les moulins de la Juraire, et 5 livres pour celui de la Vergne-Gestin.

Travaux des routes : En 1788 : 1568 livres au titre des impositions réunies et 170 livres à titre de contribution ; En 1789 : 1554 livres et 170 livres ; En 1790 : 817 livres et 160 livres ; Sur des totaux pour le Bas-Poitou de : 929.504 livres et 100.586 livres en 1788 et de 922.395 livres et 100.692 livres en 1789.

Comme il est possible de s'en rendre compte nos ancêtres n'étaient pas plus heureux que nous, car si nous répartissons ces sommes entre une population de 400 habitants environ, la part de chacun est assez lourde, surtout si l'on tient compte de ce que les nobles et le Clergé étaient exempts d'imposition.

Nous ne pouvons terminer sans mentionner que la cure de la Limouzinière, dont le revenu était de 450 livres, était primitivement à la nomination de l'abbaye de Saint-Florent près de Saumur, puis elle passa après l'érection du diocèse de Luçon au XIVe siècle à celle du Doyen de Mareuil, et enfin à celle de l'Evêque de Luçon.

Ainsi se clôt la vie de la paroisse de La Limouzinière, qui après avoir posséder, au moins depuis Philippe Ier, le titre de "paroisse", dût le changer à l'époque révolutionnaire contre celui de "commune", qui n'est certes, pas à renier ; mais commune dépourvue depuis bientôt deux siècles de toute vie religieuse réellement propre, puisque n'étant plus ni succursale, ni même annexe et se trouvant actuellement sans édifice du culte. Ses vieux habitants, qui y sont nés, y ont vécu, et y sont morts, doivent être transportés dans le cimetière de l'une des communes environnantes, La Limouzinière n'en possédant plus depuis un siècle et demi !

C'est là, sans doute l'une des conséquences de la vie actuelle, mais nous devons reconnaître qu'il y aurait, cependant, un effort à consentir pour que les habitants de ces petites communes ne soient pas lésés et puissent avoir, au moins, l'espoir de dormir à jamais près du lieu qui les a vu naître, grandir et mourir.

... à suivre ...

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