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La Maraîchine Normande
12 janvier 2013

UNE PETITE COMMUNE DE VENDÉE ♣ LA LIMOUZINIERE ♣ 7ème et dernière partie : Au XIXe siècle

AU XIXe SIECLE

Jean ROUVIERE

Maire - An IX à 1815

Jean ROUVIERE est le fils de Modeste Rouvière, le premier maire de la commune, et de Thérèse Boisson. Né aux Ardias le 28 mars 1781, il mourut à La Chaize-le-Vicomte le 10 juin 1820, sans avoir contracté d'alliance.

Le 10 thermidor an XI, Pierre-Paul Clémenceau, sous-préfet de Montaigu, lui écrit pour lui annoncer qu'à son avis la paroisse de La Limouzinière sera rattaché à celle de Thorigny pour le culte, et que les démarches qu'il pourrait faire le rattachement à La Chaize "ne lui seraient d'aucune utilité".

Le 29 fructidor an XII, le curé MINET, de la Chaize-le-Vicomte, demande au maire de la Limouzinière d'établir une "liste de propriétaires parmi lesquels Monseigneur l'Evêque de La Rochelle choisira un ou deux fabriqueurs". Il s'ensuit que, sans démarche du sous-préfet et malgré son avis, la paroisse a été rattachée à La Chaize.

Le 9 vendémiaire an XIII, Clémenceau écrit au maire pour lui signaler que malgré la loi du 18 germinal an X le culte serait actuellement célébré dans l'église et il prescrit "d'en faire fermer les portes". Or, l'église, comme nous l'avons déjà vu, avait été incendiée et était en ruines, il ne pouvait donc être question d'y célébrer aucun culte. Le sous-préfet devait du reste reconnaître qu'il avait été mal informé, puisque neuf jours après il adressait une nouvelle lettre à Rouvière en lui signalant que les mesures indiquées dans la lettre précédente ne concernent que "les églises desservies par les prêtres qui ne sont pas réunis à la Communion de leurs Evêques". Or, il n'y a plus ni prêtre, ni église à la Limouzinière.

Le 28 pluviôse, une lettre du président des marguilliers de La Chaize enjoint au maure de remettre à Jacques GRATON, "l'un de nous", les ornements appartenant à l'église Notre-Dame et qui doivent être versés à Saint-Nicolas. Cette remise a lieu le 14 février 1808. L'inventaire dressé alors présente quelques différences avec celui que nous avons cité précédemment : une boîte aux Saintes Huiles en argent ne figurait pas en 1795, par contre, un rochet, 10 surplis et une aube ont disparu. Cela s'explique facilement du fait de l'insurrection et des troubles de l'époque. Un arrêté de De Barante, auditeur au Conseil d'Etat et Préfet de la Vendée, prescrit, le 16 août 1810, au maire de remettre au curé et aux marguilliers de La Chaize "tout le mobilier qui peut être contenu ou dépendre de l'ancienne église". Le maire remet donc au trésorier de la fabrique de Saint-Nicolas, GENNET, la somme de 135 livres 12 sols qu'il a "déclaré tenir de la cydevant fabrique dudit lieu".

Le 15 juin 1808 a lieu la délimitation du territoire de la commune et sa division en sections. Cette délimitation, la même qu'actuellement (1959), ampute la Limouzinière de la "Vergne Gestin" et sans doute de toute la partie comprise entre la rivière et cette ancienne seigneurie. Si, actuellement, certains pensent qu'il serait utile de supprimer les petites communes, il semble qu'il serait plus juste de donner à celles-ci un territoire plus vaste qui leur permettrait de grouper davantage d'habitants et d'avoir ainsi une vie financière et administrative plus conforme à leurs intérêts et à ceux des habitants des environs. Ainsi, des habitants de la Chaize résidant entre 300 mètres et 2 kilomètres du bourg de La Limouzinière doivent se rendre à 6 kilomètres, à la Chaize, pour remplir les diverses formalités administratives, alors qu'il serait beaucoup plus commode pour eux d'aller à la mairie de notre commune. Espérons que dans un temps peu éloigné cet état de choses pourra être revu sans causer préjudice aux communes environnantes.

Le 24 septembre 1809 décède Jacques GRATON, ancien adjoint, et, le 9 mai 1814, la dame BOISSON, veuve ROUVIERE.

PHILIPPE VEXIAU

Maire - 1815

Philippe Vexiau, marié à Marie GRATON, était cultivateur. Il n'exerça ses fonctions que du 18 au 30 septembre 1815 et mourut le 29 novembre suivant.

CHARLES CAILLAUD

Maire - 1815-1818

Né le 14 avril 1770 aux Moutiers-sur-le-Lay, Charles CAILLAUD était marié à la dame REZEAU, soeur d'un capitaine de paroisse, Chevalier de Saint-Louis, il fut fait colonel à titre honorifique, sous la Restauration.

Grâce au Service historique de l'Armée, nous sommes en mesure de donner d'utiles précisions sur ce maire qui fut chef vendéen, dont le quartier général était établi en forêt de la Chaize-le-Vicomte, dans les ruines du couvent des Cerisiers, à Fougeré.

Habitant de Saint-Florent-des-Bois, il organise l'un des premiers rassemblements de la région, se réunit à Saint-Pal-de-Chouppe du Tablier, puis à Bukeley de la Brossardière, en Saint-André-d'Ornay, il est alors nommé "Commandant". En 1793, il participe à plusieurs combats et est blessé aux Moutiers-les-Mauxfaits. Il est présent à la bataille des Sables d'Olonne, puis en compagnie de Saint-Pal, à la prise de Mareuil.

En 1794, il assiste à tous les combats, tantôt avec Roirand, tantôt avec Charette. Il a son cheval tué sous lui dans plusieurs batailles : aux Clouzeaux, à Challans et à Saint-Cyr, il est blessé à la jambe gauche à La Tabarière puis à la jambe droite à Saint-Colombin.

A Chatillon-sur-Sèvre, il assiste à la désignation du Général en chef des armées vendéennes, puis bat les républicains à Champ-Saint-Père.

Après le passage de la Loire, il rejoint Charette et est fait colonel, chef de la Division de Luçon le 19 avril 1794, à la deuxième affaire des Moutiers-les-Mauxfaits.

Après la prise de Charette, il continue la lutte, puis fait une première soumission. Arrêté, il est incarcéré de prison en prison et enfin à Saumur, d'où il s'évade après une pénible détention de neuf mois.

Revenu en Vendée, il se cache, fait parvenir au Commissaire exécutif de La Chaize-le-Vicomte des demandes de grâce. Après plusieurs interventions, le Gal Travot lui permet de se retirer à La Vergne-Gestin où habite sa femme et un autre chef vendéen Louis REZEAU, son beau-frère. Il obtient son passeport et son amnistie à La Chaize-le-Vicomte, le 6 germinal an V, mais doit se présenter tous les samedis à l'Administration.

Le 19 mars 1798 (29 ventôse an VI), il figure avec la qualification de "ex-chef rebelle, extrêmement sanguinaire" sur la liste des suspects à arrêter. Il est incarcéré le 25 mars, puis détenu avec Saint-Pal, Forestier, des Abbayes et quelques autres vendéens notoires à Fontenay-le-Comte. Libéré le 14 mai suivant, il reprend bientôt la lutte et participe aux combats de Saint-Martin-des-Noyers, Bournezeau et à celui de Thorigny, le 23 nivôse an V, où il fait notamment prisonnier le commissaire LE GUEULT qu'il traite convenablement et relâche peu après.

En 1804, il correspond avec M. DANIAU DE SERAT pour organiser l'approvisionnement de l'armée.

Au moment des Cent-Jours, il prend part à la nouvelle insurrection, regroupe sa division, est présent à Aizenay, où il combat sous les ordres du Général en chef, le Comte DE SUZANNET, et essaie de rassembler les fuyards. Il fait part, dans un écrit, de son peu d'estime pour l'Empereur et s'étonne que "Buonaparte vint pour la seconde fois, souiller le sol français ..."

Peu après, il devient maire de la Limouzinière et signe pour la première fois sur les registres le 26 novembre 1815.

En 1823, il habitait au Bourg-sous-la-Roche dans l'ancienne commune de Château-Fromage.

(Après recherche sur les registres d'Etat-Civil du Bourg-sous-la-Roche, nous trouvons l'acte de décès de Charles Cailleau rédigé comme suit :

L'an mil huit cent cinquante et un le vingt et un juillet à quatre heures du soir, pardevant nous Jules Henri Dauphin de Tardy, maire officier de l'Etat-civil de la Commune du Bourg sous Napoléon Vendée, sont comparus : Jean Seiller, métayer, âgé de quarante-neuf ans, demeurant à Château-Fromage , en cette commune, et Eugène Berthomé, propriétaire, demeurant commune de la Chaize le Vicomte, lesquels nous ont déclaré que ce soir à deux heures, Charles Caillaud, propriétaire, âgé de quatre vingt un ans, veuf, né commune des Moutiers sur le Lay en ce département, demeurant à Château-Fromage, est décédé en sa maison ainsi que nous en sommes assuré.
Lecture faite du présent acte aux déclarants, le dernier seul a signé avec nous.
E. BERTHOMÉ
JULES DE TARDY)

LOUIS MARTIN

Maire 1818 - 1842

Originaire de La Jaudonnière, Louis MARTIN y était né le 14 octobre 1792.

Le 19 novembre 1817, il épouse, à La Limouzinière, Henriette-Aimée ROUVIERE, qui y était née le 7 avril 1792, et était fille du premier maire.

Géomètre-expert de 1ère classe, il habite le manoir des Juraires où naissent ses deux enfants : Eugène et Lucien.

Il eut comme adjoint : de 1818 à 1832, Jean GIRAUD ; de 1832 à 1837, Pierre-Félix GOUPILLEAU, receveur municipal de la ville de La Roche-sur-Yon et propriétaire, par son épouse, du domaine des Ardias.

De 1837 à 1843, Louis TESSON, métayer aux Ardias, est adjoint.

Les premiers registres de délibérations du Conseil municipal datent de son mandat municipal, ils débutent en 1838. Ils nous permettent d'apprendre que beaucoup de conseillers (cinq sur dix) étaient illettrés, et nous font aussi connaître le budget de l'époque, époque heureuse du reste, puisque les recettes excédaient les dépenses d'une année sur l'autre.

Le compte administratif de 1838 se présente de la façon suivante :

Recettes : 1.010 fr.96

Dépenses : 746 fr.96

Excédent de recette : 264 fr., près du tiers du budget.

Le 4 novembre 1838, le sieur François GUILBAUD, de Thorigny, est admis comme "Instituteur primaire", il a, au préalable, présenté son brevet de capacité délivré le 3 janvier 1823 par le recteur de l'Académie de Poitiers.

C'est le premier instituteur que nous connaissions dans la commune. Sa position ne semble pas très enviable et il lui faut un véritable dévouement pour accomplir sa tâche. La commune ne possède pas d'école mais seulement un local loué dans l'ancien presbytère, il n'y a pas de logement pour le maître qui doit se rendre chaque jour de Thorigny au bourg. Un projet est bien envisagé à la séance du Conseil municipal du 10 février 1839, mais après une étude de l'architecte, ce projet se monte à plus de 3.000 fr., et le département laisse à la charge de la commune les 3/4 du devis ; au cours des séances suivantes il est donc décidé de n'y pas donner suite. Il ne verra sa réalisation qu'après 1885.Une autre circonstance est défavorable au "régent" : n'a pas été reconnu par le Comité cantonal et ne peut ainsi percevoir les 200 fr. annuels versés par le département.

Le 9 mai 1839, après une adjudication au rabais, le sieur Louis GIRAUD est nommé garde champêtre et chargé de porter les plis du maire aux destinataires de la Commune. Son traitement annuel est de 9 fr. ...

A la séance du 1er novembre 1842, le Conseil demande à l'unanimité que le chemin de Saint-Florent-des-Bois à La Chaize-le-Vicomte passe par la Limouzinière au lieu de contourner la commune, et vote, à cet effet, la somme de 25 francs pour dresser ce plan.

Louis MARTIN, après 25 ans de mandat, meurt le 17 octobre 1842.

GOUPILLEAU EDOUARD

Maire - 1842-1863

Né à La Roche-sur-Yon le 25 février 1815, Marie-Félix Edouard était le fils de Pierre-Félix Goupilleau et de Marie-Anne Reillet, son épouse.

Il fit ses études de droit à Nantes et, après avoir conquis son titre de "licencié ès-lois", revint vivre en Vendée, partageant son temps entre La Limouzinière et La Roche-sur-Yon.

Il se maria le 27 juin 1849, à La Chaize-le-Vicomte, avec Léontine GAUVREAU (Née le 3 novembre 1824, dont il eut cinq enfants. Parmi ceux-ci, Félix et Léon devinrent respectivement adjoint et maire de la commune à la fin du XIXe siècle et au début du XXe.

Il avait été élu conseiller municipal en remplacement de Louis Martin, le 16 octobre 1842.

Il eut successivement pour adjoints : de 1843 à 1848, Louis TESSON ; de 1848 à 1853, Célestin CHAUVIN ; de 1952 à 1855, N... ; de 1855 à 1863, Eugène BERTHOME.

Le 30 mars 1843, le Conseil municipal entend le rapport des classificateurs des terres et de l'expert en présence de F. MORIER, Contrôleur des Contributions directes à Luçon. La désignation des classificateurs avait été faite le 12 février précédent au cours d'une réunion commune au Conseil municipal et aux dix propriétaires les plus imposés, réunion à laquelle assistait l'Inspecteur des Contributions directes. A l'issue des travaux faits par les classificateurs et l'expert, le territoire de la commune est réparti en diverses classes suivant la nature du sol.

Voici les pièces de terres qui ont été prises comme modèles d'après leur structure. Elles sont données dans l'ordre de valeur en allant de la 1ère classe à la dernière :

Terres labourables :

1° Champs du Cimetière et de la Gandouinière

2° Petit Bouillon et Petit Brûlot

3° Champ des courants d'en haut

3° Champ de la mare de la Boulenière

Prés :

1° Pré de l'écluse à Sénéchaud

2° Grand et Petit Rassouillet

Maisons :

1° Les Ardias et la Juraire

2° L'Aubretière et Battreau

3° La Rousselière et l'Aubretière

4° Le Bourg et Sénéchaud.

Voici le revenu moyen à l'hectare en francs :

Terres labourables : 18 -14 - 9 et 5 fr.

Prés : 48 - 32 - 18 et 9 fr.

Jardins et Vergers : 25 et 18 fr.

Pâtures : 9 et 3 fr.

Vignes : 14 et 9 fr.

Châtaigneraies : 18 fr.

Bois et Etang : 18 fr.

Mare : 9 fr.

Maisons : 50 - 20 14 - 8 - 4 fr.

Les revenus types moyens de propriétés choisies furent ceux de :

L'Aubretière, à MM. PAYRAUDEAU frères, fermier : DROULARD René. Revenu net : 986 fr. ; revenu cadastral : 466 fr. 83.

La Prévoisière à M. NEAU et autres, fermier : DAVIET. Revenu net : 958 fr. ; revenu cadastral : 470 fr.41.

La Juraire aux héritiers de M. MARTIN Louis ; fermier : PELON. Revenu net : 1.095 fr. ; revenu cadastral : 529 fr.66.

En 1852, les dépenses pour l'enseignement primaire étaient évalués à 606 fr., se répartissant comme suit :

- Traitement fixe de l'instituteur : 200 fr.

- Supplément pour l'année 1852 : 346 fr.

- Location de l'école : 50 fr.

- Frais d'impression à la charge de la commune : 10 fr.

Cette dépense était couverte de la manière suivante :

- Sur les ressources ordinaires : 300 fr.

- Sur les impositions spéciales : 37 fr.

- A la charge du département et de l'Etat : 269 fr.

Le registre des délibérations ne nous donne aucun autre détail sur la vie de la commune à cette époque, il ne contient en général que les procès-verbaux des prestations de serment des Conseillers municipaux et de la Municipalité.

Edouard GOUPILLEAU mourut prématurément le 20 juin 1863 dans la maison familiale située rue Saint-Hilaire, à La Roche-sur-Yon.

 

EUGENE BERTHOME

Maire - 1863-1870

Eugène BERTHOME est né le 9 novembre 1821 à La Limouzinière. Il était fermier.

Il fut nommé Maire de la commune par arrêté préfectoral du 18 novembre 1863. Il eut pour adjoint pendant la durée de son mandat municipal : Louis PERRIN.

Lors des élections de 1870, il ne se représente pas, ayant donné sa démission. Il est cependant réélu conseiller municipal au 2e tout, mais maintient sa démission. Son adjoint refuse de convoquer le nouveau conseil municipal, s'en disant incapable. L'installation est alors faite par le 2e conseiller, Philippe FAVRE.

LOUIS SOUBEYRAN

Société d'Emulation de la Vendée

1959

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