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La Maraîchine Normande
7 janvier 2013

POESIE ♣ LES CHOUANS

Tiré du Barzaz-Breiz

 

Les femmes, les vieillards et les petits enfants

Qui ne peuvent aller chouanner dans les bruyères,

Avant de se coucher diront leurs prières,

Tous les soirs, un Pater, un Ave pour les Chouans.

 

Pour les Chouans, vrais chrétiens qui tiennent la campagne,

Combattant pour la foi, les prêtres, le pays ;

S'ils viennent à passer devant votre logis,

Ouvrez-leur votre porte, ô femmes de Bretagne !

 

Toute grande ouvrez-la, c'est moi qui vous le dis ;

Et sans tarder longtemps, mettez sur votre table

Du cidre et du pain blanc, soyez-leur secourable :

Dieu le sera pour vous dans son saint paradis.

 

Julien-le-Roux disait un matin à sa mère :

- "Je vais avec les gens de Ploemel, de Carnac,

De Baden et d'Auray rejoindre Tinténiac,

Car il me plaît d'aller pour me battre à la guerre."

 

- "Tes deux frères déjà sont loin, bien loin d'ici ;

Toute seule chez nous faudra-t-il que je meure ?

Mais s'il te plaît d'aller, quitte notre demeure ;

A la garde de Dieu ! Va Julien, pars aussi."

 

Et les Chouans arrivaient partout en grandes bandes,

De Vannes, de Tréguier, de Quimper, de Léon,

Et du pays français et du pays breton,

Remplissant les sentiers, les forêts et les landes.

 

Après de Coëtlogon, il rencontrent les Bleus

Qui venaient en courant du côté de la ville :

"Voici l'heure, marchons ! Ils sont au moins trois mille !

Mais le ciel est pour nous, si l'enfer est pour eux."

 

Ils en viennent aux mains. Alors, dans la mêlée,

Je vis Julien frappant à grands coups de pen-bas,

Et chacun de ses coups jetait trois Bleus à bas ;

Et sous le poids des morts la terre était foulée.

 

Autour de lui, partout le sang des Bleus coulait ;

Un coup de sabre avait coupé sa chevelure

Et dans son flanc ouvert une large blessure ...

Julien frappait toujours, disant son chapelet.

 

Et bientôt je le vis assis au pied d'un chêne.

Il tenait Tinténiac penché sur ses genoux,

Et pleurait, regardant d'un oeil timide et doux

Le front pâle et blessé du pauvre capitaine.

 

Le soir venu, chez nous tout allait pour le mieux.

Et les Chouans : "Nous avons, disaient-ils, la victoire ;

Mais Tinténiac est mort : que Dieu l'ait dans sa gloire !"

Puis ils prièrent tous, les jeunes et les vieux.

 

GEORGES DE CADOUDAL

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