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La Maraîchine Normande
6 janvier 2013

BRETAGNE ♣ PAGES D'HISTOIRE DE LA RÉVOLUTION (1793) ♣ N° 3

 

III

Dans beaucoup d'églises de campagne on se réunissait le dimanche, même pendant les plus mauvais jours de la Terreur, pour réciter le chapelet et faire d'autres prières en commun. On faisait aussi des lectures pieuses, et parfois même on chantait des cantiques. Quand on croyait avoir à craindre, on mettait des sentinelles chargées d'avertir l'assembler de se disperser. Souvent il suffisait de quelqu'un dans le clocher pour regarder à l'entour. Les choses se passaient ainsi à Noyal-Muzillac.

Or, le premier dimanche de l'Avent de 1793, on y était tranquille. Des exprès avaient été envoyés le matin à Questembert, et ils avaient vu Lebatteux se diriger vers le nord. Le bruit courait qu'il allait à Rochefort. Sans soupçonner ni ruse ni contre-marche, ils s'en revinrent et mirent tout le monde dans une funeste sécurité.

Comme à l'ordinaire, et malgré l'alerte de la nuit précédente, on se réunit donc dans l'église pour y sanctifier autant que possible le saint jour du dimanche, et après les prières ordinaires, tous chantèrent le cantique habituel, qu'ils avaient composé eux-mêmes et qui était l'expression de leurs sentiments et de leur foi.

Bien peu de chants analogues ont été publiés, et cependant il n'en manquait pas alors. Il est donc utile de conserver ceux qui nous restent. Celui-ci ne brille pas par la pureté et l'élégance du style, il s'en faut, mais il montre une foi énergique et intacte au milieu des erreurs et des tentations du temps. Il a par ailleurs un genre de beauté fort rare : chaque pensée et chaque mot ont été arrosés des larmes et du sang de nos pères, versés pour l'Église, colonne et fondement immuables de la vérité et de la justice, qui faisait leur unique consolation.

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Tel est le cantique qu'on chantait dans l'église de Noyal ; telles étaient, en général, les plaintes, les appréhensions, les désirs et les souffrances des chrétiens, dans ces jours de persécutions. On le voit, en tout cela il n'y avait rien de séditieux. Leurs âmes religieuses souffraient un martyre prolongé, bien plus terrible que le martyre d'un instant, et leurs soupirs prenaient toutes les formes

... à suivre ...

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