Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Maraîchine Normande
3 janvier 2013

Biographie Vendéenne ♣ Henri-Adolphe Archereau

 

Qui de vous, amis lecteurs, connaît le nom de Henri-Adolphe Archereau. C'est cependant celui d'un vendéen illustre. Travailleur infatigable, cerveau merveilleusement organisé, l'un des plus féconds de ce siècle, Archereau est célèbre par ses inventions autant que par ses malheurs. En 45 ans, il prit plus de 40 brevets sur les objets les plus variés, mais il ne profita d'aucun et lui qui avait fait gagner à la France des millions et des milliards peut-être, en fut réduit à recevoir de l'assistance publique, dans ses dernières années, une pension de vingt sous par jour.

Il était un homme de foi heureusement ; c'est cette foi qui le soutint dans son labeur incessant, contre l'indifférence et l'injustice des hommes ; car toute sa vie il fut fidèle à servir et à prier "Dieu des sciences".

Archereau naquit le 4 octobre 1819 à Saint-Hilaire-le-Vouhis, canton de Chantonnay, au hameau de la Roulière, en pleine Vendée. Il mourut le 9 février 1893, à Paris, dans un réduit de la rue Renard, à Ménilmontant.

Ses études classiques, commencées à Chavagnes-en-Paillers, s'achevèrent au petit séminaire de Nantes. Mais ne se sentant pas de goût pour l'état ecclésiastique, il quitta le séminaire et voyagea non pour son plaisir ou par paresse, mais pour s'instruire.

A 23 ans, après avoir parcouru tout le midi de la France, visité les bords du Rhin jusqu'en Hollande, traversé la Belgique, il était à Paris qu'il ne devait plus quitter.

Là, auditeur attentif et assidu des cours de chimie et de physique professés par J.-B. Dumas et Pouillet, il perçoit bien vite les applications pratiques des principes exposés. La Pile Bunsen venait d'être introduite en France. Archereau soupçonne aussitôt les ressources qu'on peut en tirer pour la production de la lumière ; il cherche, il étudie, il expérimente et il trouve. Avec cette nouvelle lumière, il éclaire sa salle à manger. La lumière inonde son appartement, traverse la rue et se répand jusqu'à l'extrémité de la place du marché Saint-Honoré. Les curieux s'arrêtent, les badauds s'assemblent, les agents de police tiennent à l'oeil cet original qui se permet d'éclairer sa chambre autrement que tout le monde. Et comme chaque, les attroupements deviennent plus considérables, ils emmènent au violon ce malfaiteur, ce perturbateur dangereux ... de la routine qui ose éclairer une place publique avec une lumière qui n'est pas celle du gouvernement.

Tout finit par s'arranger ; le commissaire conseille à cet innovateur de se munir d'une autorisation en règle, le préfet de police pousse la gracieuseté jusqu'à lui permettre de tenter ses expériences sur la place de la Concorde. La réussite fut complète.

Mais si l'éclairage était trouvé, plus brillant, moins coûteux ... il était nouveau et surtout contraire aux grandes compagnies qui avaient le monopole du gaz : aussi ne fut-il pas adopté.

Cet échec ne décourage pas Archereau, il invente la briquette de charbon en utilisant et en agglomérant les menus de houille qui auparavant était perdus.

Désireux de faire profiter d'abord son pays de cette merveilleuse découverte, il vient faire ses offres de service à la compagnie des chemins de fer de Lyon. L'ingénieur en chef lui répond : "M. Archereau, jamais nous ne brûlerons de cela dans nos locomotives". "M. l'ingénieur, répartit Archereau, un jour viendra et bientôt, où vous ne brûlerez que cela dans vos locomotives."

Archereau avait raison. Dix ans après, les agglomérés étaient universellement adoptés et les bénéfices réalisés, de ce chef, par la compagnie des chemins de fer de Lyon, se sont élevés en 20 ans à plus de 200 millions. Pas assez fortuné pour exploiter son invention, Archereau vend son brevet à une maison du Havre qui ... fait faillite.

Ruiné du coup, Archereau se réfugie en Belgique. Deux ans plus tard, il revient à Paris, fait encore de nouvelles inventions pour la fabrication des pierres artificielles avec un ciment spécial, pour la fabrication du plâtre avec une économie de 50 %. Même résultat dans la métallurgie.

Mais tout cela ne lui rapporte ni récompense honorifique ni commande sérieuse.

Enfin des jours sombres se sont levés pour la France. Paris est assiégé et manque de tout. Archereau met au service de sa patrie son travail et son génie. Paris n'a plus de bois. Archereau agglomère 3 millions de kilos de poussière de coke perdue et avec cela chauffe tous les hôpitaux, toutes les ambulances et permet aux aux chocolatiers de fabriquer chaque jour 600.000 rations de chocolat. En 4 jours et 4 nuits, il transforme une briquetterie et la met en état de produire 80 tonnes de coke aggloméré. C'était le seul combustible qui restât dans la capitale assiégée.

Le service rendu était immense. Cette fois la récompense vint longtemps après, mais enfin elle arriva.

Après 23 ans d'inventions nouvelles, 23 ans de déceptions et de misères, après avoir vu, en 1883, ses meubles saisis par l'huissier qui ne lui laisse à lui, qui avait fait gagner des millions, qu'un misérable lit de 100 fr. à peine, après avoir, vieillard septuagénaire, couru d'usine en usine pour gagner sa vie et celle de sa fille, lorsque Archereau mourut à 74 ans, l'assistance publique lui faisait depuis quelque temps une pension ... de 20 sous par jour.

La ville de La Roche-sur-Yon s'est honorée en donnant le nom d'Archereau à l'une de ses rues.

Bulletin Paroissial - La Roche-sur-Yon

1908

Publicité
Commentaires
La Maraîchine Normande
  • EN MÉMOIRE DU ROI LOUIS XVI, DE LA REINE MARIE-ANTOINETTE ET DE LA FAMILLE ROYALE ; EN MÉMOIRE DES BRIGANDS ET DES CHOUANS ; EN MÉMOIRE DES HOMMES, FEMMES, VIEILLARDS, ENFANTS ASSASSINÉS, NOYÉS, GUILLOTINÉS, DÉPORTÉS ET MASSACRÉS ... PAR LA RIPOUBLIFRIC
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Newsletter
Archives
Derniers commentaires
Publicité