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La Maraîchine Normande
17 décembre 2012

LES HERBIERS (85) - UN TÉMOIGNAGE SUR LES DÉBUTS DE L'INSURRECTION DANS LE VOISINAGE DES HERBIERS

 

LES HERBIERS ZZZ

Le 2 ventôse an II (20 février 1794), à propos d'une instruction ouverte contre le citoyen Jousbert, accusé de complicité avec les Brigands, le citoyen Victor Lambert, "officier publique" de la commune des Herbiers, comparaissait devant les autorités à Fontenay-le-Peuple et faisait la déposition que voici :

"La vérité est toujours dans la bouche du républicain déposant, je l'ay affirmé et je le raffirmeré de nouveau si besoin y est.

Le 13 mars 1793, les brigands se sont porter aux Herbiers au environ six à sept mille. Nous avons eu une déroute complette ; moy déposant me suis sauvé avec les citoyens Marceleau, maire de notre commune ; La Bovieux jeune et Cailliaud menuisier à Mortagne ; en chemin faisant sur la ditte routte des Herbiers à Mortagne, nous avons rencontré le citoyen Joubert, à cheval, qui at été fort surpri de nous voir avec nos fusils, en nous demandant, mes amie, quesque cela veut dirre, à mon Dieu comment vous voilà et en quel estat vous estes, nous lui répondame que notre endroit étoit confondu, pour lors le dit Jousbert parut fort chagrin et mesme je lay vu pleurer en nous disant que ses malheureux estoient dépourvu de bon sens, et il nous demanda quesque nous deviendrons tous, je lui die que je n'en savois rien, dans lennuis et chagrin que j'aperchu sur son visage, il me demanda si il i auroit surté pour lui de se rendre à la Pépinière, lieu de sa demeure, nous lui répondame que nous n'en savions rien.

Nous le quittamme l'espasce d'une ou deux minutte, il revient à nous à grand train de son cheval en nous disant qu'il alloit aussy lui coucher à Mortagne, pour lors nous ne l'avons plus vu, pour moy et mes autres concitoyens, le lendemain nous avons été à Chollet où nous avons été fait prisonnier en chemin, conduit à la Verie, que nous avons été lié et garroté, le citoyen Marceteau et moy déposant, après plusieurs temps les aristocratte des Herbiers m'ont envoyer chercher par une garde qui m'ont ramené aux Herbier, plusieurs temps après je me suis informé du sort du dit Jousbert par de bon citoyen ; qu'il m'ont répondu qu'il étoit très mal chez le citoyen Jahon, médecin, en se faisant venir la goutte et dont on creigniet fort pour sa vie.

Le citoyen Guibert m'apprit que plusieurs brigand de sa commune avoient été le trouver à la Pépinière, à son lit mesme, qu'il lui avoient porter fusil et bayonnette pour aller avec euse pour roguementer leur nombre, ce qu'il refusa vertement, plusieurs temps après quoique j'étois consignée, j'oy été le voir, mais comme il nous étoit expressement défendu de parler à aucun citoyen, j'ay passer par la maison des citoyenne Johand, qui par les derrière avoit communication à celle où étoit le dit Jousbert, l'ayant aborder, il me prit la main dans les siennes en me disant que j'étois bien malheureux, moi je lui demandois ce qu'il pensait de ce brigandage, il mat répondu que ces malheureux ne serait pas longtemps à être pendu et il me consola en me disant de prendre courage, que nous serions bien tost délivré, vu qu'il viendroit de bonne troupe contre eux ; quelques temps après se trouvant un peu mieux, il s'est fait rendre à la Pépinière, où on lui avoit enlevé de force, grains, bestiaux et autre chose, peut estre quinze jours ou environ après. les brigand ont prie le citoyen Bordelay et l'ont conduit en prison à Beaupréau, quand le citoyen Jousbert a su son arrestation, il at envoyer un de ses convenu chez moy pour savoir si la femme du citoyen Bordelay qui était resté avec ses cinq ou six enfans avoit besoin d'argent et qu'il ne la lesseroit pas manquer tant qu'il pourroit, dont je ne sais point si la citoyenne a apcheter la proposition.

Le 13 octobre, le citoyen général Bard, après nous avoir tirer de l'esclavage, le citoyen Jousbert et paru devant lui, qui sest rendu à Chantonnay que j'oi vu, après s'est rendu en cette ville, qui moy trois ou quatre fois me suis réfugier aussie en cette commune, je l'ay vu toute fois que j'ay été arrivé, voilà citoyen tout ce que je puis déposer contre le dit dénommer que j'ay toujours reconnu pour un bon républiquain, ajoute de plus le déclarand qu'il at une parfaitte connaissance que le dit Jousbert, en sa qualité de maire de la commune, faisait promulguer et exécuter les loi avec les plus grande exactitude."

Ce témoignage d'un "républicain" non suspect est en contradiction formelle avec la légende des prétendues barbaries exercées par les Vendéens à l'égard de leurs prisonniers. Il résulte, en effet, de la déposition du citoyen Lambert, que celui-ci bien qu'arrêté les armes à la main, dès le début de l'insurrection, jouit aux Herbiers, pendant plusieurs mois, de tous les avantages d'un simple prisonnier sur parole, jusqu'au jour où le général Bard vint le délivrer d'un "esclavage" dont la douceur fait contraste avec le traitement sans pitié que réservaient aux pauvres Brigands les soldats de la République.

La Vendée Historique - 1914

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