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La Maraîchine Normande
17 décembre 2012

MÉSAVENTURES D'UN SACRISTAIN PATRIOTE

DÉBUTS DE L'INSURRECTION DANS LE TALMONDAIS

MÉSAVENTURES D'UN SACRISTAIN PATRIOTE

A l'époque de l'insurrection, le sieur Michel Gabriel Morain cumulait, à Saint-Vincent-sur-Jard, les fonctions de sacristain de la paroisse et de secrétaire-greffier de la commune. Ce devait être un sacristain tout à fait constitutionnel, si l'on s'en rapporte à la curieuse déposition qu'en sa qualité de secrétaire-greffier, il consigna lui-même aux Archives communales, à propos de ses mésaventures lors de la première incursion des insurgés dans les environs de Talmond. Voici en quels termes ce fonctionnaire clérical, devenu chaud partisan de la République, raconte comment il fut amené à sonner malgré lui le tocsin de la révolte et à marcher pendant deux jours à la suite des rebelles :

"Michel-Gabriel Morin, sacristen et secrétaire-greffier de la commune de Saint-Vincent-sur-Jard, déclare n'avoir eu aucune part aux attroupés, que le mardi vingt-six mars dernier mil sept cent quatre-vingt-treize, l'an deuxième de la République françoisse, étan malade chez mois, il est veneu une voix à mois inconnu, qu'il faloit que je fusse soner le tocsin comme ayant les clefs de l'église et étant sacristen de la ditte commune, moins j'ai répondu que je n'étais pas dans le cas de le soner veu que je n'avais pas d'ordre et que j'étais malade, de sorte que ma femme a été obliger de donner les clefs de l'église suivant ce quel m'a dit au nommé François Martineau de notre commune lui disant que le maire n'avoit pas voulu le faire sonner le dimanche mais qu'il auroit le coup couper, mois étant chargé des trézors de l'église, je me suis transporté tout malade que j'étois à l'églisse pour voir s'il il n'i fasoit aucun désordre, j'ai monté dans le clocher dont j'ai trouvé le dit Martineau sonnant le tocsin, dont j'ai pris la ditte place pour m'éviter de suivre les attroupés, dans le moment les attroupés ont envoyé un ome infirme qui est François Giraud, me disant qu'on l'avoit envoyé me remplacer, veux que j'étois libre pour marcher, mais craignant la feureur de ces attroupés je me suis livré à les suivre jusqu'à Jard, étant rendu à Jard j'ai demandé à un des Sertains, commendent à moi inconnu de retourner à l'églisse comme étant le sacristen, et le nomé Jérôme Grossard procureur de cette commune en a fait la demende pour mois, ledit commandant sur ces réquisition mat fait mettre à la tête des attroupés avec un bâton à la main, de la première fois j'ai refusé, il m'a forcé une segonde fois me disant en ses termes en avent patriotte, et ayant resté deux jours sans pouvoir me sauvé, cependant le jeudi au soir je me suis sauvé par le chemin de Sainte-Hilaire-de-Talmont et je pus me réfugier chez mon frère segrétaire-greffier de la commune de Saint-Hilaire-de-Talmont qui ma caché de deux attroupés à mois inconnu qui venoits après mois et étant retiré je me suis sauvé et suis venu chez moi, ce que je déclare sinsaire et véritable et j'ai signé.

MORIN, secr.-greffier."

La Vendée Historique - 1914

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