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La Maraîchine Normande
20 novembre 2012

ADRESSE AU ROI PAR LES DÉPUTÉS FÉDÉRÉS DU DÉPARTEMENT DE L'AIN

 

SIRE,

Vos enfants, les Français fédérés du département de l'Ain, quittent la capitale avec un regret égal au bonheur que leur a procuré le plaisir de voir de près votre majesté. Qu'il en coûte à des coeurs qui savent apprécier le vôtre, de se séparer "d'un père, qui ne peut être heureux que de notre bonheur, grand que de notre gloire, puissant que de notre liberté, riche que de notre prospérité souffrant que de nos maux". C'est vous même, sire, qui nous avez fourni ces coups de burin qui rendent si bien le caractère d'un roi, dont le sceptre ne repose que sur les lois, la justice et la bienfaisance. Qu'elles ont retenti avant dans nos âmes, ces paroles paternelles et touchantes ! aussi partons-nous, sire, bien persuadés que lorsque la félicité générale ne sera pas portée à son comble, les François n'auront jamais à en accuser leur roi ; et qui plus que votre majesté a montré son dévouement à la cause publique ! puisque, et nous nous faisons un devoir de le dire, votre conduite a été telle, qu'elle a paru être moins l'expression de votre volonté, que du désir de la nation ; désir que souvent vous avez prévenu, toujours approuvé, jamais combattu.

Vous avez voulu, sire, à l'exemple de la divinité, ne commander qu'à un peuple libre, et vous doublerez votre puissance, en augmentant notre attachement ... Pressé par une sollicitude bien naturelle, vous craignez que le silence, égarant la liberté, n'entraîne des maux qui suivent l'anarchie et le désordre ; mais, non, votre majesté investie par la constitution même, du pouvoir exécutif, saura nous garantir ; et le plus bel emploi des gardes nationaux sera, sans doute, de concourir à seconder vos intentions pour le maintien de l'ordre et de la tranquillité publique, et l'exécution des loix.

Nous allons, sire, rentrer dans nos foyers ; y porter le bonheur, en racontant à nos femmes, à nos enfans, à nos amis, que nous avons vu le roi ; que nous lui avons parlé : qu'il a admis à la garde de sa personne ; qu'il est délivré des intrigans, et n'entend plus la voix que des vrais patriotes ; que nous avons vu votre majesté, prêter serment avec dignité, loyauté et franchise, de maintenir une constitution que nous maintiendrons nous même de toutes nos forces, parce que dans ses bases nous la regardons comme la meilleure possible, puisqu'en établissant la liberté et détruisant les abus, elle présentera toujours un roi à notre amour, à notre dévouement, et à notre respect.

Nos récits, sire, exciteront des larmes ; de ces larmes que savent seuls répandre des Français, lorsqu'on leur parle de leur prince : de ces larmes, qui font l'éloge, et de ceux qui les versent, et de celui qui les fait couler.

Soyez heureux, sire, soyez-le avec l'auguste princesse qui participe avec vous à l'éclat du trône, qui s'en est montrée vraiment digne par son courage, et qui par les soins qu'elle donne à un prince infiniment cher à la nation, excitera de plus en plus son amour et sa reconnaissance. Permettez qu'empruntant vos expressions, nous terminions, sire, en vous disant à notre tour ; que des Français ne peuvent être heureux que de votre bonheur, de votre tranquilité et de celle de votre famille.

Nous emportons, sire, votre portrait dans tous nos coeurs ; et l'hommage que nous vous y décernons, plus durable que s'il avoit été confié au bronze et au talens des artistes, transmettra plus sûrement à la postérité, notre attachement et nos vertus.

Signés, de Nuzeret, chevalier de Saint-Louis, major général des députés fédérés du département de l'Ain. Populus, fils. Perné, commandant la garde nationale de Coligny. Ducoin, commissaire du district de Nantua. De Léguat, major-commandant du district de Châtillon. Desvignes, commissaire du district de Saint-Rambert. Borzat, commandant du district de Gex. Dubost, commandant à Mont-Revel. Bon, aide-major. Bujet, cadet, grenadiers, Tissot. Desrioux. Moisin. Perrachon. Bergien. Robert. Malet, fils. Basard. Monnier. Jagot. Rouel. Joubert, Béatrix. Bevy. Lemoine. Duval. Jacquement. Maréchal, capitaine. Vaulpré. Montagnier. Carrou. Champion. Colin. l'Empereur. Bouveiron. Depallière, commandant. De Franc, capitaine. Negard Desgarosson. Bertrand, fils aîné. Janin, cadet. Lucet. Naroret, capitaine. Bertin. Valentin.

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