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La Maraîchine Normande
30 octobre 2012

LES PERSÉCUTEURS : LES JACOBINS

LES PERSÉCUTEURS :

LES JACOBINS

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Il est généralement admis que les élections de 1789 furent faites dans tout le royaume avec une entière liberté de vote ; elles amenèrent à Versailles douze cent quatorze députés, presque tous élus sur un programme très libéral et modéré, qui comportait les réformes suivantes :

Le Pouvoir exécutif devait rester au roi ;

Le Pouvoir législatif était partagé entre le roi et la nation ;

Les États généraux seraient convoqués tous les cinq ans ou tous les trois ans ;

Les donanes intrprovinciales disparaîtraient ;

Etc.. etc..

Les trente-trois provinces avaient été d'accord pour formuler ces voeux et Louis XVI désirait vivement les accomplir. Il était donc permis d'espérer que la transformation politique de la France s'accomplirait aisément et sans tourmente révolutionnaire. Mais le Conseil central du Grand-Orient avait pris des dispositions pour que son programme fût immédiatement exécuté, malgré la volonté bien manifeste du royaume et du roi.

Lorsque les députés arrivèrent à Versailles, ils y trouvèrent, comme centre de réunion, un vaste cercle organisé spécialement à leur intention par la Loge de Versailles, avec le concours de Lanjuinais, député par le tiers-état de la sénéchaussée de Rennes. C'était le club breton, qui choisit pour son président Armand Duplessis Richelieu, duc d'Aiguillon, député de la sénéchaussée d'Agen, philosophe et franc-maçon comme Lanjuinais.

Des orateurs, désignés et préparés à l'avance, avaient reçu du Conseil central mission d'inspirer aux députés de province le culte de l'égalité parfaite et de la liberté. Leurs discours, prononcés avec une habile éloquence, prenaient de jour en jour une allure de plus en plus violente, faisant naître chez les auditeurs, déjà pénétrés des théories voltairiennes et maçonniques, la haine du Christ et des autels, en même temps que la haine des rois et de leurs trônes.

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C'est là que Mirabeau prononça cette farouche sentence : "Dites vous voulez une révolution, commencez par déchristianiser la France !"

Dans ce club breton, où les Francs-Maçons étaient maîtres absolus, les nombs les plus illustres vont se trouver confondus avec des noms roturiers, qui prendront bientôt une autorité suprême dans l'assemblée des États. Dès les premiers jours, on vit accourir près de Lanjuinais et du duc d'Aiguillon, les marquis de La Coste et de Mirabeau, Siéyès et Marat, Saint-Just et Pétion, Robespierre et Bailly, Collot-d'Herbois et Danton, etc.. etc.. Parfois divisés sur certaines questions politiques ou sociales, ils restaient toujours dociles exécuteurs des ordres donnés par le Conseil central des loges.

L'influence considérable acquise par la Franc-Maçonnerie, rendait de plus en plus nombreuses les demandes d'entrée dans le Club breton.

"On vit, à Paris et dans les provinces, les loges se multiplier plus que jamais, et le système du franc-maçon changer sur le choix des frères. Quelque avilie que fut déjà la Franc-Maçonnerie, ses assemblées se composaient rarement des ouvriers de la lie du peuple. Alors, les faubourgs Saint-Antoine et Saint-Marceau se remplirent de porte-faix, de crocheteurs francs-maçons ; alors, les adeptes répandus dans les bourgs et les villages, se mirent à établir des loges où les derniers des artisans, des paysans venaient entendre parler d'égalité, de liberté, et s'échauffer la tête sur les droits de l'homme. Alors même d'Orléans appela aux mystères et fit recevoir francs-maçons ces légions de gardes-françaises destinées aux sièges de la Bastille et de Versailles". (Abbé Barruel, Histoire du Jacobinisme).

Le Conseil central a fait pénétrer son énergique audace dans les provinces aussi bien que dans les faubourgs de Paris ; les premiers groupements d'ouvriers révolutionnaires sont organisés et prêts à marcher. Il est temps de faire un bruyant essai de la mystérieuse puissance des loges ; il est temps de montrer à la France entière que, dorénavant les ordres ne partiront plus du palais où réside le Roi, mais du cabinet secret où siège le Grand-Orient.

Ce premier essai va démontrer si le drame préparé par la Franc-Maçonnerie, et dévoilé, en 1786, dans l'assemblée extraordinaire de Francfort, s'exécutera conformément aux décisions du Conseil central.

"Le jour fut fixé au 14 juillet. Paris est hérissé de haches, de bayonnettes et de piques ; la Bastille est tombée. Les courriers qui en portent la nouvelle aux provinces, reviennent disant que partout on a vu les villages et les villes en insurrection, que sur toute la route, les cris de liberté et d'égalité retentissent, tout comme auprès des frères de la capitale. Les brigands ont essayé leurs forces ; les barrières dans Paris sont brûlées ; en province, les châteaux sont incendiés ; le redoutable jeu des lanternes a commencé. Des têtes ont été portées sur des piques ; le monarque a été assiégé dans son château." (Abbé Barruel, Histoire du Jacobinisme)

Pendant que ces évènements s'accomplissaient, pendant qu'on démolissait la Bastille et qu'on allumait les premiers incendies dans les vieux châteaux, pendant que la Grande Peur faisait trembler partout les paysans, le nombre des habitués du Club breton était devenu si considérable qu'on fut obligé de chercher un local plus vaste ; on choisit auprès des Réservoirs un immense hôtel, où le Cercle s'installa sous le nom de Club des amis de la Constitution. La noblesse se fit inscrire en masse, aussi bien que les fractions les plus révolutionnaires du Tiers-État. Le clergé lui-même envoya des représentants dans cette réunion turbulente, qui bientôt dirigera les travaux des États, transformés en Assemblée nationale.

En même temps partirent de Versailles des délégués habilement choisis, qui furent envoyés dans toutes les provinces, afin d'organiser, dans les villes et dans les bourgs importants, des cercles populaires qui devaient adopter tout à la fois le programme et le nom du Club des amis de la Constitution. Plus de mille cercles furent ainsi fondés, répandus sur tout le royaume, et tous bien résolus à suivre les ordres qui leur seront transmis par les loges ; mais ces ordres ne partiront plus du Cercle établi près des Réservoirs ; car après les journées d'Octobre, le grand Club de Versailles suivit la Cour à Paris et s'installa sur la rive droite de la Seine, dans la bibliothèque des Jacobins.

A dater de ce jour, les amis de la Constitution reçurent le nom de Jacobins, auquel ils donneront une renommée farouche.

Nous sommes parvenus à la troisième période d'organisation suivie par le vaste complot de Voltaire, Diderot et d'Alembert. Avec les Philosophes, nous avons eu la guerre au Christ ; avec les Francs-Maçons, nous avions la guerre au Christ et aux rois ; avec les Jacobins, il ne faudra ni Dieu, ni maître ; ce sera la plus barbare anarchie.

Dans ce malheureux royaume de France, ébranlé jusqu'à ses plus essentielles institutions, gouverné par les clubs qui l'enserrent de tous côtés, les Philosophes, les Francs-Maçons et les Jacobins se sont confondus en une seule armée parfaitement homogène. Cette armée n'a plus pour chefs les disciples de Voltaire ou le Conseil central du Grand-Orient ; tout le pouvoir est passé dans les mains des Jacobins, et les Philosophes obéiront aussi bien que les Francs-Maçons. Nul ne protestera contre les sanglantes exécutions, Robespierre et Mirabeau, Marat et Danton, Philippe d'Orléans et le duc de Chartres, le duc de Broglie et le marquis de Montesquiou, La Fayette et Beauharnais marcheront en parfait accord avec leurs collègues apostats, Talleyrand Périgord, Fauchet, Siéyès, Chabot, Don Gerle, etc.. jusqu'à ce que, aux sombres jours de la Terreur, les tyrans, jaloux les uns des autres, aient tour à tour envoyé sur l'échafaud les plus féroces d'entre eux.

Mais la persécution violente commencera sans soulever aucune protestation de groupe important. Le sang n'effarouchera pas plus les Philosophes que les Francs-Maçons ; sous leur masque trompeur de tolérance, les premiers conspirateurs dissimulaient assez mal la froide férocité des Jacobins.

Voltaire avait coutume de dire qu'il voudrait étrangler le dernier des jésuites avec les boyaux du dernier des jansénistes.

D'Alembert, mécontent de voir les théories sacrilèges des sophistes mal accueillies en Autriche, écrivait à Voltaire le 12 janvier 1763 ; "Ces Autrichiens sont des capucins insolents qui nous haïssent et nous méprisent, et que je voudrais voir anéantir avec la superstition qu'ils protègent."

Quant aux francs-maçons, nous les avons vus menacer leurs agents infidèles, soit du poignard, soit du poison ; nous les avons vus, dans l'assemblée de Francfort, ordonner l'assassinat du roi de France et du roi de Suède.

Lorsque des conspirateurs, qui se targuent à tout propos de sagesse, de tolérance et de philanthropie, profèrent en public d'aussi farouches sentences, faudra-t-il s'étonner en voyant des sectaires comme Danton, Marat, Robespierre ou Reveillère-Lépeaux, traduire ces menaces en ordres formels ?

Faudra-t-il s'étonner ensuite de voir les brigands organisés dans les faubourgs, exécuter pour un gros salaire, les ordres donnés par le Ministre de la Justice, et massacrer froidement les prisonniers livrés par les Jacobins à leurs barbares instincts ?

Les États-généraux étaient réunis depuis moins de six mois que déjà Louis XVI avait cessé de gouverner ; l'autorité souveraine appartenait aux Clubs ; la plus grande anarchie régnait dans toutes les provinces. les persécuteurs pourront accomplir leurs projets, sans que personne les trouble ; ils ne s'arrêteront qu'après avoir vu retourner contre eux les armes qu'ils avaient préparées pour écraser le Christ et les rois.

Extrait du livre : Le Clergé Périgourdin pendant la persécution révolutionnaire - de R. DE BOYSSON - 1907

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