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La Maraîchine Normande
5 octobre 2015

LE PIN-EN- MAUGES (49) - L'ABBE JACQUES CANTITEAU (1752-1817)

JACQUES CANTITEAU, fils de Jacques Cantiteau, marchand, et de Anne Poissoneau est né à Andrezé (49) le 19 septembre 1752.

 

acte naissance Jacques Cantiteau

 

Ordonné prêtre à Angers le 21 septembre 1776 - Vicaire de Saint-Pierre-Montlimart jusqu'en 1785.

L'abbé Cantiteau fut nommé curé du Pin-en-Mauges le 17 janvier 1785. Il y connut Jacques Cathelineau qui était procureur de la fabrique. C'est lui qui rédigea en 1788 la réponse au questionnaire de la Commission Intermédiaire, et en 1789 le cahier de doléances de la paroisse.

 

 

signature curé Cantiteau

 

 

Insermenté, il resta au Pin-en-Mauges, les intrus qui avaient été élus pour le remplacer n'osant pas se risquer au milieu de cette population fidèle.

Il fallut l'arrêté du 26 mai 1792 pour obliger l'abbé Cantiteau à cesser d'officier publiquement dans son église, où accouraient les fidèles des paroisses voisines pourvues de prêtres assermentés. Il baptisait même les nouveaux-nés de ces paroisses.

Il dut alors se cacher et assista à l'insurrection vendéenne, qu'il devait retracer dans son Précis, sans y prendre part.

Il reprit d'ailleurs possession de sa cure dès le mois de juin 1794 et dès mars 1795, songea à réparer son église incendiée par les Bleus.

Il resta curé du Pin-en-Mauges jusqu'à sa mort, le 21 mai 1817.

 

 

acte décès Jacques Cantiteau

 

 

Son Précis ou journal des guerres de Vendée fut connu de nombreux historiens (Beauchamp, Genoude). Il a été écrit en 1807. Il a été publié pour la première fois par Léon de la Sicotière dans la Revue de l'Anjou, 1876 et 1877, une seconde fois par le chanoine Uzureau dans l'Anjou historique, 1945.

L'original est conservé aux archives du château de Barot (commune de La Salle-et-Chapelle-Aubry). (Dictionnaire Historique de Maine-et-Loire - AD49)

 

Le Pin-en-Mauges église et statue Cathelineau

 

"Le 25 décembre 1791, à la messe de minuit qu'officie l'abbé Cantiteau à Saint-Pavin, les fidèles sont tant que leurs poussées ébranlent la cuve baptismale ... Aux Crédo, le Directoire répond à la tape dure. Le 1er avril 1792, il relègue les Bons Prêtres à Angers ; le 8 mai, sa maréchaussée surprend des paysans attablés chez Courbet, un aubergiste de La Poitevinière, et les garottent. Le crime des malheureux est abominable : le 30 avril, les délégués de trente paroisses avaient convenu d'envoyer une supplique à Louis XVI demandant au Prince, en vertu de l'article X et de l'article XI des Droits de l'Homme - "Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses (...) ; "(...), tout citoyen peut (...) parler, écrire, imprimer librement (...)" -, le retour des Non-jureux, et fixé rendez-vous à l'estaminet, ce 8, au curé du Pin afin qu'il libelle le placet -, avertis qu'un traître a informé le District du colloque, beaucoup de gars, et l'abbé Cantiteau, ont fui le bouchon, mais les pétitionnaires ignorants de la bassesse y sont allés ... L'Assemblée ne craindra point de vilipender "l'Insurrection de La Poitevinière" !!!

 

Le Pin-en-Mauges La Bêneraie

 

Au printemps de 1792, quatre cents Insermentés, prêts au martyr, attendent à Angers qu'un arrêt de la Législative décide de leur sort, tandis que d'autres poursuivent clandestinement dans les campagnes l'exercice du Saint Apostolat. Des soixante et onze curés qui desservent les Mauges, soixante-six, dont l'abbé Cantiteau et l'abbé Marchais, ont refusé le serment civil. L'abbé Cantiteau s'acagnardera au fond des granges, des celliers amis, à l'ombre des genêts du champ de La Grande-Besneraie. Les gendarmes s'empareront de l'abbé Marchais, et les Autorités écroueront le vieillard à la Maison de force de La Rossignolerie d'Angers. Plus infortunés qu'eux, l'abbé Belier, le vicaire de l'abbé Cantiteau, appréhendé à la ferme du Domaine, traîné les poignets noués à la croupe d'un cheval à Saint-Florent, périra guillotiné aux Pont-de-Cé, le 1er décembre 1793 ...

 

Le 22 janvier mil sept cent quatre-vingt-seize, après midi. Devant nous, Jean Gabory, commissaire particulier de la paroisse du Pin-en-Mauges, nommé et institué notaire par le commissaire général, s'est présenté Maître Jacques Cantiteau, curé de cette paroisse, lequel nous a déclaré que, dans les malheurs de la Révolution, il a eu le chagrin de perdre ses Lettres des Saints Ordres et autres papiers probatifs de son état de prêtre catholique, d'abord vicaire de Saint-Pierre-Maulimart, et ensuite curé de ce lieu ; que, pour y suppléer et dans aucun cas, n'être confondu avec les apostats, qui, durant la persécution, ont abjuré leur foi et leur caractère, il nous demandait acte de la présente déclaration, affirmant être originaire de la paroisse d'Andrezé, en ce diocèse, où il est né le dix-neuf septembre mil sept cent cinquante deux, et avoir été ordonné prêtre à Angers, par Monseigneur Jacques de Grâce, le vingt-et-un septembre mil sept (cent) soixante-seize, puis exercé les fonctions de vicaire de Saint-Pierre-Maulimart jusqu'en janvier mil sept cent quatre-vingt-cinq. De laquelle, déclaration nous lui avons volontiers donné acte sur sa parole. De plus, nous certifions à qui il appartiendra, comme chose notoire et dont nous sommes témoins, que le dit sieur Cantiteau curé en cette paroisse depuis le treize janvier mil sept cent quatre vingt cinq, n'a fait aucun des serments demandés par les révolutionnaires, qu'il est toujours resté attaché à la foi de l'Église et à la vérité catholique, heureux pour lui même d'avoir pu échapper aux recherches particulières que les républicains du pays ont fait de sa personne. Ses paroissiens ont eu l'avantage, dans les temps les plus critiques, de n'être point privés des secours de son ministère, ayant toujours résidé parmi eux ou à une très petite distance.

Fait et passé au bourg du Pin-en-Mauges, jour et an susdits, en présence de Jean Gatine, maréchal ; René Jamain, sarger, procureur de la fabrique ; de Louis Rochard, boucher ; Mathurin Lépine, maréchal, ancien syndic, qui ont signé avec nous, ainsi que le dit déclarant.

RENÉ JAMAIN
L. ROCHARD
J. CANTITEAU, curé du Pin
M. LÉPINE.
GABORY.
Conf. - A St-Laurent, le 2 janvier 1796.
Reçu dix sols. BARRÉ.

 

(Extrait du livre : Jacques Cathelineau : premier généralissime de l'armée catholique et royale par Jean Silve de Ventavon)

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