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La Maraîchine Normande
18 juillet 2012

DANS LES MAUGES ... 1792

Le 1er février 1792, le département du Maine-et-Loire bascule dans la répression : les prêtres réfractaires sont assignés à résidence au chef-lieu. Ceux qui ne se présentent pas spontanément sont arrêtés au cours du printemps, tel le curé Marchais. Ils sont entassés, dans des conditions inhumaines, au séminaire d'Angers. l'abbé Cantiteau, lui, est passé dans la clandestinité le 30 mai 1792.

Les premiers troubles sérieux commencent à se manifester. Le 13 avril, une échauffourée a opposé à Beaupréau des pèlerins de Saint-Laurent-de-la-Plaine aux membres du club animé par le très anticlérical Larevellière-Lépeaux. Le 30 avril, à la Poitevinière, tout près du Pin-en-Mauges, les délégués de 34 paroisses sont réunis chez l'aubergiste Pierre Courbet. Ils élaborent un projet de pétition demandant le retour des réfractaires, et la suppression des clubs. Ils font en ce sens appel à l'abbé Cantiteau. La démarche est très significative : les villageois, les laïcs, vont au-devant du clergé réfractaire, souvent plus prudent. Entre juin 1790 et janvier 1792, les sermons du curé Marchais ne comportent qu'une allusion à une actualité pour tant si chargée ! Le curé de Botz en Mauges écrit à un ami, le 15 février 1792 :

"Les habitants de nos contrées se plaignent des prêtres (parce qu') ils les empêchent de s'opposer à toutes les innovations qui se font et qui les révoltent beaucoup. Je ne suis pas éloigné de croire que s'ils voient disparaître tous les prêtres auxquels ils ont confiance, ils ne se portent à des extrémités fâcheuses, et, je le crains, ce serait un grand malheur."

En fait les habitants des Mauges expérimentent bientôt une situation totalement inédite, une vie religieuse sans prêtres à demeure, mais seulement de passage, sans leurs guides naturels, les "bons prêtres". Les matrones ou les pères administrent les baptêmes. A l'été 1792, Jacques Cathelineau lui-même dirige les pèlerinages mariaux à Saint-Laurent-de-la-Plaine et à Bellefontaine, portant la croix de procession aujourd'hui conservée à la paroisse de Chanzeaux.


Extrait du livre :
Grégoire et Cathelineau, ou, La déchirure
Par Michel Lagrée, Francis Orhant

 

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