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La Maraîchine Normande
11 juillet 2012

C'EST LE PROGRES !

 

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Bulletin Paroissial de Saint-Fulgent - 1913

C'EST LE PROGRES !

Voilà encore un de ces mots retentissants à l'aide desquels on berne le peuple : le progrès !

Dès qu'un individu se dit : homme de progrès, fut-il par ailleurs plus sot qu'une bourrique, il passe pour un génie sublime !

Dès qu'on a réussi à présenter le plus odieux, le plus injuste, le plus criminel comme une mesure exigée par le progrès, la foule des humains s'incline avec soumission et respect : Songez donc ! Qui oserait se dire l'adversaire du progrès ? ... Et l'on approuve tout haut, au nom du progrès, ce que la conscience blâme tout bas au nom de la justice et de la raison.

Les ennemis de l'Eglise, qui sont passés maîtres en fait de duperie, n'ont pas manqué d'utiliser cette arme : - L'Eglise disent-ils, ne voyez-vous pas qu'elle a fait son temps ! C'est une vieille, très vieille personne qui, jalouse de voir le monde toujours jeune s'avancer de conquêtes en conquêtes, voudrait ralentir et arrêter sa marche. Elle est l'ennemie du progrès !

Et bon nombre de braves gens opinent docilement du bonnet, - Que voulez-vous, disent-ils c'est le progrès ! pourquoi l'Eglise s'oppose-t-elle au progrès ?

Il faudrait pourtant s'entendre sur le sens de ce mot progrès. Veut-on parler du progrès matériel, des trains rapides succédant aux diligences d'autrefois, de la lumière électrique subsituée aux anciennes chandelles, de la machine à vapeur remplaçant peu à peu la main-d'oeuvre ouvrière ?

Je ne sache pas que l'Eglise ait jamais protesté contre ce genre de progrès. Elle y applaudit, au contraire, et il serait aisé de dresser une longue liste de ceux de ses prêtres et de ses religieux qui ont travaillé à en étendre les bienfaits.

Veut-on parler du progrès scientifique et du souci de répandre l'instruction ? Mais qui donc, à moins d'être aveugle, oserait prétendre que l'Eglise est l'ennemie de ce progrès-là ? N'est-ce pas l'Eglise qui, aux siècles troublés des invasions barbares, a sauvé la science en l'abritant dans ses cloîtres ? N'est-ce pas l'Eglise qui, durant le moyen âge et jusque dans les temps modernes a tenu la tête du mouvement scientifique ouvrant partout des écoles et des Universités ?

Qui donc, avant la révolution instruisait le peuple sinon les prêtres et les moines ?

Non, l'Eglise ne s'oppose pas au progrès scientifique, elle y travaille au contraire de toutes ses forces, et c'est mentir que de prétendre le contraire.

S'agit-il du progrès social, de la civilisation ? Ici encore, l'Eglise n'a qu'à se glorifier de son oeuvre. Qu'on lise son histoire et partout on la trouvera luttant contre la barbarie.

Quand elle naquit sur terre, les trois quart de l'humanité vivaient dans l'esclavage. L'Eglise commença par affirmer l'égalité des âmes devant Dieu, puis lentement, progressivement, - il le fallait bien, car une brusque révolution eût tout compromis - elle substitue le servage à l'esclavage et la liberté au servage.

La femme était tenue pour une inférieure : elle en fit l'égale et la compagne de l'homme.

L'enfant n'avait droit à la vie que s'il plaisait à son père de la lui garder : elle en fit un être sacré.

Entre toutes les classes sociales, elle créa un immense courant de charité ; elle constitua des corporations et des confréries dont nos modernes syndicats ne sont que l'imparfaite restauration ; elle organisa des oeuvres d'assistance et de secours, s'intéressa à toutes les souffrances humaines, et n'en laissa aucune sans l'assister : c'est elle qui, la première, ouvrit des orphelinats, des hospices, des hôpitaux où sa charité recueillait et soulageait les grandes misères abandonnées.

Aujourd'hui même, malgré la rude guerre qu'on lui fait, on sait assez combien d'aumônes répandent encore sur les classes les plus déshéritées, ses oeuvres charitables. Et si certains de ses asiles où elle abritait les malheureux, ont été brutalement fermés ; si les soeurs de charité qu'elle mettait à leur service ont été proscrites, est-ce à elle vraiment qu'il faut le reprocher ?

Il n'est pas jusqu'aux brûlantes questions ouvrières qui ne l'intéressent. Qu'on lise la lettre encyclique du Pape Léon XIII sur la condition des ouvriers, et on verra avec quel esprit de justice, avec quelle hardiesse aussi, il proclame les droits de chacun, et en première ligne ceux du travailleurs.

Il n'y a donc pas opposition entre l'Eglise et le progrès, sous quelque point de vue qu'on l'envisage ; elle en a toujours été le partisan, jamais l'adversaire.

Bien entendu, je parle ici du vrai progrès, de celui qui constitue une amélioration, et la remarque n'est pas inutile, car on présente souvent sous le nom de progrès ce qui est en réalité un recul.

De ce faux progrès, l'Eglise est l'ennemie intraitable, et il ne saurait en être autrement.

Ainsi, elle possède la vérité sur Dieu, sur l'âme, sur la vie future.

Certains esprits inquiets voudraient, sous prétexte de progrès, lui faire changer tout cela. - Non, dit-elle, je n'y changerai pas une ligne. Ce qui est vrai une fois est toujours vrai. Changer serait mettre l'erreur à la place de la vérité : ce ne serait pas progresser, ce serait reculer ; je ne changerai rien à ma doctrine.

D'autres s'attaquent à sa morale : elle est trop sévère, disent-ils ; adoucissez-nous donc tout cela ! Faites-nous une bonne petite morale, en rapport avec nos forces, et ne persistez pas à nous imposer des devoirs trop lourds pour nos faibles épaules ! - Non, répond l'Eglise, car relâcher ma loi morale, ce serait ouvrir la porte aux pires excès, ce serait redescendre aux hontes du paganisme, ce serait reculer, je ne changerai pas ! - Suivez-nous, lui disent les socialistes, marchez avec nous à l'assaut de la propriété capitaliste, aidez-nous à préparer le grand chambardement ! - Non, répond l'Eglise, car la propriété est un droit, grevé, je le sais, de lourdes charges, mais inviolable. Votre théorie, c'est le vol érigé en principe, son application, en bouleversant la société, la ramènerait aux pires époques de la barbarie, et ce n'est pas ainsi que vous réformerez ses défauts. Non, je ne vous suivrai pas, car vous aussi vous voulez me faire reculer !

Voilà comment se comporte l'Eglise catholique.

Tous les vrais progrès trouvent en elle un puissant auxiliaire. Tous les faux progrès trouvent en elle un adversaire résolu.

Qui oserait s'en plaindre ?

CAROLL

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