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La Maraîchine Normande
8 juillet 2012

Jeanne ALIX Simple domestique, âgée de 65 ans,

 Jeanne ALIX

Simple domestique, âgée de 65 ans, servant Françoise de Beauretour dans la ville de Bordeaux, et née à Saint-Martin, près Ludon, dans le district de Bordeaux, concouroit par un esprit de piété avec dix autres femmes, et un porteur d'eau, nommé Pause, à soustraire à la persécution un prêtre catholique de qui elles recevoient les secours de la religion. Les agens de la féroce commission militaire, établie à Bordeaux en octobre 1793, découvrirent ce prêtre, et connurent la généreuse conduite de ces pieuses femmes et du bon porteur d'eau à son égard. Toutes ces personnes furent arrêtées avec Alix, et on les traduisit le 16 messidor an II (4 juillet 1794) devant la commission militaire qui les condamna toutes au dernier supplice.

Leur conduite pleine de Foi et de vertu dans cette occasion, n'a pas besoin d'un récit particulier pour être bien connue. Elle est attestée avec détail, et de la manière la plus irréfragable, ainsi que l'action religieuse pour laquelle elles furent immolées, par les juges eux-mêmes dans la sentence qu'ils portèrent contre elles.

En voici le texte :

"La commission militaire .... considérant que Pause et les onze femmes ci-dessus désignées, ont, pendant quatorze mois, recélé ce prêtre réfractaire ; qu'elles ont avoué à l'audience partager ses sentimens ; et qu'elles ont refusé d'indiquer l'asile des conspirateurs (c'est-à-dire des prêtres cachés) qu'elles ont cependant déclaré connoître : ordonne, d'après les lois du 23 ventose (1794) et du 27 mars (1793), qu'elles subiront la peine de mort". Ce jugement est signé au registre : "Lacombe, président ; Barreau, Marguerié, Lacroix, Albert, membres de la commission, et Gissey, secrétaire-greffier".

Outre les lois générales qui autorisoient les prétendus juges à multiplier les victimes, il y en avoit de particulières pour Bordeaux, depuis que la Convention avoit désigné cette ville comme le centre du fédéralisme, et entre autres la loi du 6 août 1793, qui proscrivoit formellement la majeure partie des Bordelais comme fédéralistes. Le décret du 27 mars 1793 dont on se prévaloit dans ce jugement, avoit mis hors la loi tous les Français qu'il plairoit d'appeler aristocrates et ennemis de la révolution ; et le même décret qui, le 12 vendémiaire an II (3 octobre 1793), avoit prononcé le renvoi des prévenus de conspirations dans la ville de Lyon à ses tribunaux révolutionnaires, ou commissions militaires, étoit commun à la ville de Bordeaux.

Alix marcha au supplice le même jour, et périt avec ses compagnes et le pauvre porteur d'eau. Par là se vérifia ce que Saint Paul avoit dit, "que Dieu se sert de ce qu'il y a de plus faible, de plus humble dans le monde, pour confondre ce qu'il y a de plus fort".

Les deux motifs de la condamnation de ces diverses personnes, savoir : d'une part, le refus d'indiquer les prêtres cachés, ainsi que la manière dont elles l'ont fait ; et d'autre part, l'asile qu'elles avoient procuré à un prêtre persécuté pour sa Foi, nous donnent lieu de faire observer combien ces deux actes sont glorieux pour la religion.

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