Déclaration du Curé de Montrevault
Le 18 octobre 1793, M. le Marquis de Bonchamps, commandant en chef l'armée royale vendéenne d'Anjou, étant blessé et rendu à Saint-Florent-le-Vieil, dans la maison du Val, dans la chambre touchant la rue, reçut un officier d'une autre division, qui lui dit qu'il y avait cinq à six mille prisonniers républicains renfermés dans l'abbaye, qui seraient dans deux heures nos ennemis, qu'il fallait s'en délivrer et les fusiller. M. de Bonchamps répondit qu'il ne fallait pas égorger des ennemis devenus prisonniers. En même temps il donna l'ordre positif de les respecter, et son ordre fut exécuté Peu d'instans après, il passa la Loire, et mourut le même jour au village de la Meilleraye, dans la commune de Varade, en Bretagne.
Je soussigné, alors Intendant de l'armée de Bonchamps, présentement Curé de Montrevault, en Anjou, déclare, sur ma conscience et sur mon honneur, avoir entendu les paroles de M. de Bonchamps, et avoir été témoin oculaire du fait ci-dessus rapporté.
A Saint-Florent, le 5 juin 1817.
Signé MARTIN, Curé de Montrevault