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La Maraîchine Normande
16 juin 2012

Détails sur la prise des Ponts-de-Cé par l'armée Vendéenne

 

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La prise des Ponts-de-Cé par l'armée vendéenne avait rempli de terreur les républicains. Les administrateurs du département de Maine-et-Loire écrivirent aux maires des communes pour leur demander de diriger sur Angers, dans le plus bref délai, tout ce qu'ils pourraient disposer d'hommes, afin de les employer à la défense de la ville. Ils adressèrent au général Gauvillier la missive suivante. Cette lettre montre ce qu'étaient les troupes envoyées de Paris par la Convention pour combattre la phalange vendéenne.

Angers, 26 juillet 1793, l'an 2e de la République

"Cher général,

L'ennemi s'est présenté aux Ponts-de-Cé, et les lâches Parisiens qui défendaient la Butte-d'Erigné, l'ont abandonnée sans faire la moindre résistance. Ils ont laissé leur canon et leurs tentes, et lorsque le général a voulu les rallier, ils ont eu la bassesse d'âme de répondre qu'ils n'étaient pas venus pour se battre ; le général a insisté, et pour réponse il a reçu un coup de baïonnette dans sa botte, qui heureusement ne lui a pas fait grand mal.

Nos gardes nationales, indignées de la conduite de ces lâches, ont couru aux armes, ont marché aux Ponts-de-Cé, et quoiqu'ils fussent en petit nombre, ils ont obligé l'ennemi de rentrer dans les Ponts-de-Cé, où ils les ont poursuivis jusqu'au château ; là il y a eu un combat vif à l'arme blanche ; mais l'ennemi ayant du canon et notre petite troupe n'en ayant pas, elle s'est repliée en bon ordre et garde actuellement les avenues des Ponts-de-Cé. Cette affaire a redonné de l'énergie et du courage à notre troupe, et si vous pouvez obtenir du général la permission de venir à notre secours avec tous les Angevins, qui sont dans l'armée, ranimerait le courage de notre petite troupe, et telle que nous la voyons disposée, elle ferait des merveilles avec vous ; vous savez combien elle vous est attachée et combien elle a de confiance en vous.

Venez, s'il est possible, et vous verrez que sans l'appui des j... f...... qu'on nous a envoyés, nous prouverons que nous pouvons nous suffire. Nous avons requis tous les bons citoyens armés des districts voisins, et vous, en venant, pouvez prendre avec vous tous les bons citoyens de Saint-Mathurin, de la Bohalle, de la Daguenière, qui nous ont fait offre de service et qui marcheront avec plaisir sous vos ordres ; en un mot, toute notre ressource est en vous.

Célérité, et tout est sauvé."

Les administrateurs du Directoire du département de Maine-et-Loire, en écrivant aux municipaux, ne purent dissimuler la déroute honteuse des troupes de la République.

Voici la missive qu'ils adressèrent à la commune de Jarzé :

"L'affaire des Ponts-de-Cé, qui a eu lieu hier matin, n'a pas été honorable pour les troupes de la République, des désorganisateurs et des lâches ont semé la terreur dès le commencement de l'action, et ont honteusement abandonné leur poste. Le plus grand désordre s'est communiqué dans l'armée qui s'est débandée. L'ennemi s'est emparé des Ponts-de-Cé et ne s'est pas avancé plus loin ; il paraît même qu'il n'a pas le projet de venir attaquer cette ville et qu'il n'est pas en force ; cette déroute provient de la lâcheté de la majeure partie de nos troupes.

Nous sommes actuellement assez tranquilles, et nous prenons les dispositions pour mettre la ville en sûreté et reprendre les Ponts-de-Cé.

Désarmez tous les fuyards qui s'en retourneraient sans ordre, et, faites-nous passer les fusils que vous pourrez réunir, ainsi que tous les hommes de bonne volonté qui seront armés."

De son côté, le général Duhoux peu confiant dans le courage de l'armée de Paris, prenait pour la défense d'Angers les dispositions suivantes :

"Le commandant temporaire de la place d'Angers fera placer une pièce de canon à la porte Saint-Aubin, sur la place de la Constitution, de manière qu'elle puisse battre l'ennemi à son débouché ; deux autres pièces seront placées à la porte Neuve, de manière à battre l'ennemi dans le cas qu'il viendrait déboucher par le faubourg Saint-Michel. Une autre pièce sera placée en avant du château, de manière qu'elle puisse battre les ennemis, dans le cas qu'ils se présenteraient aux avenues de la porte Toussaint et de la place de l'Académie, les autres pièces resteront sur la place du Ralliement, pour être portées sur les différents points où elles pourront être nécessaires.

Un poste de cent hommes sera établi à l'entrée de la rue de Châteaugontier, près l'auberge ci-devant des Trois-Rois ;

Une autre de cinquante hommes, près les Frères, à l'entrée du faubourg Bressigny et de la rue Chèvre ;

Un autre de cent hommes, près les Incurables ;

Ce poste sera placé au bout de la rue, de manière à veiller sur la route des Ponts-de-Cé et de Saint-Laud ;

Un autre de cent hommes, postés le long de la promenade appelée la Lice ;

Un autre de cent hommes, sur le chemin de la Baumette, sur l'élévation ; ce détachement fournira des postes dans les différentes issues qui l'avoisinent ;

Un autre de cent hommes sur l'avant du Grand-Mail ;

Un autre de deux cents hommes sur le Champ-de-Mars ;

Un autre de cent hommes aux équipages, avec quelques cavaliers ;

Un autre de cent cinquante hommes sur la place du Ralliement ;

Un autre de soixante hommes au château ; le reste sera distribué en tirailleurs sur les remparts.

Fait à Angers, le 31 juillet 1793, l'an 1er de la mort du tiran, et l'an 2e de la République une et indivisible.

Le général divisionnaire,

signé : DUHOUX".


Bulletin Historique et monumental de l'Anjou

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