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La Maraîchine Normande
15 juin 2012

LE MONUMENT DE BONCHAMPS

 

 

Lorsque David fut chargé d'exécuter le monument élevé à la mémoire du marquis de Bonchamps, il était jeune alors et commençait à prendre rang parmi les statuaires. Le nom du héros vendéen devait nécessairement attirer l'attention sur l'oeuvre de l'artiste. Aussi fit-il plusieurs projets, les modifié et les refondit, jusqu'à ce qu'il eût arrêté cette admirable composition, qui eût déjà suffi pour le placer à la tête des sculpteurs des temps modernes. Or, il existe, aux archives du département, un projet qui ne rappelle en rien le monument de Bonchamps, tel qu'on le voit aujourd'hui dans l'église de Saint-Florent-le-Vieil.

Sur le sommet du tombeau est le buste de Bonchamps. Le général porte sur sa poitrine un coeur surmonté d'une croix, et une écharpe où se lit le cri de guerre des Vendéens : Dieu et le Roi. Au-dessous du buste sont gravés ces mots célèbres :

GRACE AUX PRISONNIERS !

BONCHAMPS LE VEUT, BONCHAMPS L'ORDONNE.

18 octobre 1793.

Sur la plinthe sont deux bas-reliefs :

L'un montre Bonchamps soutenu par un soldat ; le noble chef fait un suprême effort pour venir se placer en avant des canons, auxquels le commandant Cesbron d'Argognes a déjà ordonné de mettre le feu afin de passer par les armes les prisonniers républicains ; d'une main Bonchamps s'appuie sur l'épaule de son compagnon, et de l'autre il fait un geste impératif, et l'on voit les artilleurs abandonner leurs pièces.

Le second bas-relief représente les prisonniers s'adressant un suprême adieu et attendant fièrement la mort. Dans un coin, on remarque un soldat qui joint les mains en signe d'admiration et de reconnaissance, en voyant le généreux vainqueur qui vient de leur sauver la vie. Il semble, à l'étude de cette dernière figure, que David ait eu l'intention de donner à ce personnage les traits de son père, qui était, en effet, au nombre des deux mille prisonniers menacés par la colère des Vendéens.

Il est à regretter que ces beaux bas-reliefs n'aient point été sculptés, car la statue de Bonchamps, les figures allégoriques de la Religion et de la France eussent fait, avec la reproduction des scènes que nous venons de décrire, un ensemble admirable, et nous croyons que l'artiste a renoncé à la partie la plus importante de son projet primitif devant la grande dépense occasionnée par l'exécution de la statue. A la place destinée aux bas-reliefs, se trouvent les inscriptions suivantes.

Côté droit :

Des compagnons d'armes de Bonchamps,

De nombreux admirateurs de ses vertus

Lui ont élevé ce monument ;

L'offrande du riche, le denier de la veuve

En ont fait les frais.

 

Côté gauche :

A la gloire de Dieu

Et à la mémoire

De Charles Melchior Arthus

Marquis de Bonchamps

Moissonné à 33 ans

Pour la cause sacrée des lys.

Si jeune encore, il mourut

Enseveli dans son triomphe,

Et vengea sa mort

En sauvant la vie à cinq mille

Prisonniers qui allaient périr.

Vendéens, pleurez votre chef,

Votre ami, votre modèle,

Et priez pour lui.

 

C'est d'après une photographie de M. l'archiviste du département de Maine-et-Loire, que notre éditeur, M.E. Barassé, a pu faire graver le dessin qui accompagne cet article.

Bulletin historique et monumental de l'Anjou - 1868

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