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La Maraîchine Normande
8 juin 2012

MILLAU (12) - BOURG-LÈS-VALENCE (26) - GABRIEL-VENANCE REY, GÉNÉRAL BARON

 

GABRIEL VENANCE REY z

Né le 24 juillet 1763 à Millau (Aveyron), Antoine-Gabriel-Venance Rey entra au service en 1783 et devint adjudant-major du 5e bataillon du Calvados. On sait qu'au mois de mai 1793, le représentant du peuple Tallien fit de Chinon le siège d'un corps d'armée, appelé l'armée de Chinon. Elle fut confiée à Rey, qui venait d'être promu adjudant général.

REY BAPTEME

Le 30 mai 1793, Deforgues, adjoint de la 5e division du département de la Guerre, lui écrivait, de Paris : "Le Ministre, en me faisant le renvoi de la lettre que vous lui avez adressée pour l'informer de votre nomination à la place d'adjudant général de l'armée de Chinon, me charge de vous témoigner sa satisfaction du zèle actif avec lequel vous avez travaillé à l'organisation de cette armée. Il recevra toujours avec empressement des nouvelles de ses progrès et de tout ce qui peut intéresser le service."

Rey resta à Chinon pendant trois mois, et ce ne fut pas sa faute s'il n'obtint pas de résultats plus importants. Le 14 août, il mandait au général en chef Rossignol : "D'après plusieurs renseignements que j'ai pris sur la marche de l'ennemi, j'ai appris qu'il n'y avait plus personne à Cholet, et qu'il y restait trois mille de nos prisonniers, gardés seulement par les bourgeois de Cholet, ce qui m'a disposé à me mettre en marche avec 1300 hommes d'infanterie, y compris cent hommes de cavalerie, afin d'aller délivrer nos braves frères d'armes qui ont eu le malheur de tomber entre les mains des rebelles. Ma marche se dirigera demain, 15 du courant, partant de Chinon à quatre heures du matin pour coucher à Thouars, où j'attendrai vos ordres, jusqu'à quatre heures du vendredi matin. 16 du présent. Si je ne reçois d'ici à ce temps aucune réponse de vous, je continuerai ma route jusqu'à Cholet, où j'irai coucher vendredi, afin de mettre ces malheureux hors d'esclavage. L'inactivité que j'ai eue jusqu'à ce jour, m'a décidé à faire cette marche, par l'ardeur qu'a la troupe de prouver son zèle et son attachement à la république, et montrer qu'elle veut réparer les torts qu'elle a eus jusqu'à présent." - Rossignol répondait durement dès le 15 août : "Je vous enjoins de rentrer à l'instant à Chinon et de ne rien entreprendre que je ne vous aie donné des ordres."

Vers la même époque, Rey, qui avait été nommé général de division (30 juillet), dut quitter Chinon pour se rendre à l'armée des Côtes de la Rochelle.

En effet, le 2 août 1793, Jourdeuil, adjoint au Ministre de la Guerre (5e division), lui mandait, de Paris : "Le Conseil exécutif provisoire ayant jugé du bien du service et de l'intérêt de la république de vous employer provisoirement à l'armée des Côtes de la Rochelle dans votre grade de général de division, le ministre de la Guerre me charge de vous en informer et de vous adresser les lettres de service qui vous ont été expédiées en conséquence. Je vous préviens en même temps que l'intention du Conseil est que vous vous rendiez sans délai auprès du général en chef de cette armée, à qui je donne avis de votre nomination, en le priant au nom du Ministre de vous donner ses instructions sur les fonctions que vous aurez à remplir sous ses ordres."

Le 24 août, les corps administratifs de Thouars lui écrivent : "Le voeu général de nos concitoyens, ainsi que le nôtre, vous désirent. On dit que les rebelles font un rassemblement à La Fougereuse et à Bressuire. Nos concitoyens viennent d'arrêter un homme suspect, qui sûrement est entré en nos murs pour s'assurer des forces que nous pouvions y avoir ; nous le faisons conduire de suite à Saumur, par devant les représentants du peuple et le général en chef."

Voici une autre lettre de la municipalité de Thouards, datée du 28 août : "Dans cet instant, un charpentier de cette ville vient de nous déclarer qu'il vient de se rendre de Saint-Varant, distant de cette ville de deux lieues ; qu'il y a vu une patrouille de cinq rebelles à cheval ; qu'ils ont déclaré aux habitants du bourg de Saint-Varant qu'il allait y arriver un attroupement de 15.000 hommes, de tenir du pain prêt pour toute cette troupe. De pareilles nouvelles, bien faites pour nous effrayer, nous font redoubler d'efforts pour vous engager à nous faire passer promptement des secours."

Troisième lettre, du 30 août, adressée au général par le "conseil administratif" de Thouars : "Nous avons reçu votre dépêche. Les détails qu'elle contient nous ont causé le plaisir le plus vif et la plus douce satisfaction. Aussi nous sommes-nous empressés d'en faire passer des expéditions à Montreuil-Bellay et à Saumur. Les braves qui se battent avec courage, ne peuvent être trop connus des vrais républicains, et la renommée ne peut être trop prompte pour publier leurs exploits. Vous avez des droits à la reconnaissance publique. Nous ne pouvons vous témoigner la nôtre et à vos braves soldats qu'en publiant vos actions."

Le général Rey reçoit aussi des félicitations du comité défensif du département de la Vienne, qui lui écrit le 31 août : "Nous recevons à l'instant votre lettre, qui nous confirme l'avantage que vous avez eu sur les rebelles. Nous n'attendions pas moins de vos talents et de votre courage. Tant que nos soldats seront conduits par des chefs patriotes, la victoire couronnera toujours nos armes. Nous avions eu un moment d'inquiétude ; le poison de la calomnie répandu par les malveillants, commençait à nous faire craindre ; mais vos succès nous ont promptement été connus, la joie la plus vive a succédé et chacun s'est écrié : Vive la République ! Vive le général Rey ! Nous nous faisons un véritable plaisir de vous transmettre ces sentiments de reconnaissance.

Voici maintenant, autre chose. Il s'agit des levées en masse qui devaient donner de si piètres résultats. Le 1er septembre 1793, les représentants du peuple Choudien, Richard, Bourbotte mandaient de Saumur au général Rey, commandant l'armée stationnée à Thouars : "Vous connaissez le décret de la Convention Nationale qui ordonne la levée de tous les jeunes gens qui depuis 18 jusqu'à 25 ans. Nous avons pensé que le moment du rassemblement de tous les citoyens était favorable pour cette organisation. Vous voudrez bien en conséquence, y procéder de suite. Vous me concerterez à cet effet avec les commissaires civils qui sont auprès de vous. Nous leur écrivons, et nous sommes persuadés qu'ils vous aideront de tout leur pouvoir. Vous nous rendrez compte des progrès de cette opération."

Le 19 septembre, la municipalité d'Airvault s'adressait au général Rey : "Nous n'avons pu nous procurer aucun renseignement sur les mouvements de l'ennemi. Ils cherchent à s'évader, ce qui annonce un découragement absolu. Nuit et jour, nous faisons surveiller sur les rives de notre rivière. Rien n'échappera à la recherche des soldats dans notre canton. Nous avons fait conduire à Poitiers le jeune homme que nous avons arrêté hier. D'autres voudraient bien s'échapper, mais ils craignent. Votre ombre seule nous défendra contre les brigands en attendant vos triomphes. Nous faisons des voeux sincères pour la prospérité de vos armes. Nos jeunes vierges vous préparent des couronnes. Encore un instant et les rebelles tomberont sous le fer vengeur de votre armée. Nous apprenons avec plaisir que le nombre de vos troupes augmente tous les jours. Ménagez votre santé ; déjà la victoire vous sourit, et vous marcherez bientôt de succès en succès. Nous sommes ici fort tranquilles. Nous nous occupons à alimenter nos frères d'armes."

Hélas ! le Capitole est près de la Roche tarpéienne. Quelques jours après, le 30 septembre, le général Rey était suspendu de ses fonctions. Son chef hiérarcique, le général Rossignol, lui reprochait d'avoir "ralenti le zèle et enchaîné le courage de la levée en masse."

Le général Rey rédigea (10 octobre) un mémoire justificatif, qu'il fit appuyer d'une pétition à la Convention, par laquelle les patriotes du district de Chinon lui décernaient un brevet de sans-culottisme. C'est ce qui l'empêcha d'être condamné à mort, comme son ancien chef, le général Biron.

Le général Rey, créé baron par Louis XVIII, et nommé inspecteur divisionnaire par le roi Louis-Philippe, mourut à Bourg-lès-Valence (Drôme), le 20 avril 1836. Il était l'époux de Louise-Suzanne Beaumont.

 

rey deces 1836

Chanoine UZUREAU

Bulletin- Amis du vieux Chinon - 1932

AD12 - Registres paroissiaux de Millau

AD26 - Registres d'état-civil de Bourg-lès-Valence

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