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La Maraîchine Normande
30 mai 2012

Jacques, Léonard GOYRE-LAPLANCHE

Jacques, Léonard GOYRE-LAPLANCHE

   Né le 18/05/1755 à NEVERS (NIÈVRE)

   Décédé le 03/11/1817 à SALBRIS (LOIR-ET-CHER)

 

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (A.Robert et G.Cougny)

Membre de la Convention, il était moine bénédictin à Nevers au moment de la Révolution.

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

  08/09/1792 - 26/10/1795 : Nièvre - Montagne

Il embrassa les idées nouvelles, devint vicaire épiscopal de l'évêque constitutionnel de la Nièvre en 1791, et fut élu, le 8 septembre 1792, membre de la Convention par le département de la Nièvre, le 6e sur 7, avec 201 voix sur 376 votants.

Il siégea à la Montagne, et, dans le procès de Louis XVI, répondit au 3e appel nominal :

« Je vote pour la mort, et, par mesure de sûreté générale, je la vote pour le plus bref délai. »

Il fut envoyé en mission dans la Nièvre avec Collot d'Herbois en mars 1793, puis dans le Loiret avec Maure, et dans le Cher, prononça force destitutions et arrestations, promit de « patriotiser et de républicaniser le Loiret ; qui est semi-aristocrate et semi fédéraliste », et se fit exprimer à Orléans par les « petitz citoyen enfantains De la section De Lepeltier leur yeux pur et simple et la grande satisfaction qu'ils ont devoir dans Lesmure de leur cité détruire les progest qui se multiplioit par L'aristocratie et L'hanarchie ».

Dans le Loiret et le Cher, il persécuta les prêtres et les religieuses que leur âge avait protégés contre la déportation, et qui étaient déjà détenus, parce que, « malgré les défenses les plus sévères, ils ont eu le secret de se procurer de nouveau tous les signes et les instruments de leurs orgies superstitieuses. »

Quelques journaux l'ayant accusé de contributions arbitraires et d'être « une véritable sangsue », il se défendit devant le comité de salut public, qui fit approuver (20 octobre) sa conduite par la Convention, et le fit envoyer dans le Calvados et dans l'Eure. Avant de partir, comme il venait d'épouser la fille de son collègue Delagueulle, conventionnel du Loiret, il présenta sa femme à la Commune de Paris (8 brumaire), en disant : « Exempt de préjugés et de superstition, je viens faire part à la Commune du lien que j'ai contracté avec la fille d'un député montagnard comme moi. » Le conseil arrêta qu'il serait fait mention de cette déclaration avec insertion aux affiches.

Après cette cérémonie, il partit pour sa nouvelle mission, se fit préparer à Caen une pompeuse réception par « toutes les autorités publiques, civiles et militaires », et déclara « qu'il venait encourager les patriotes à terrasser l'hydre du fanatisme et de la réaction, et à marcher sur les cadavres amoncelés des aristocrates, des fédéralistes, des muscadins et des royalistes ». Il s'efforça « partout de faire disparaître les prêtres comme autant de vers rongeurs », ordonna de réserver les fonctions du culte constitutionnel aux prêtres mariés, fit ses efforts pour réunir des volontaires contre la Vendée, puis se plaignit (22 novembre, d'Avranches) des « lâches volontaires qui avaient déserté leurs postes ».

Une chose qu'on ignore généralement, c'est que ce fut ce prêtre apostat, Goyre-Laplanche, qui donna à ces colonnes, tristement célèbres, le nom trop justement mérité sous lequel elles devaient passer à la postérité. Ce renégat, d'abord vicaire constitutionnel de l'évêque intrus de la Nièvre, puis député de ce département à la Conven tion, avait été envoyé en mission à Caen, et il se trouvait à Saint-Malo, en même temps que Rossignol, à l'époque du siège de Granville par les Vendéens.

Chargé d'organiser et de diriger contre ceux-ci un détachement de l'armée du Nord, il avait imaginé de l'appeler « colonne infernale », et c'est sous ce nom qu'il était venu, quelque temps après l'échec de Granville, présenter lui-même ce détachement au nouveau général en chef de l'armée de l'Ouest. Turreau, qui avait trouvé le mot joli, s'était empressé d'en faire usage pour désigner la bande d'égorgeurs et d'incendiaires qu'il allait lancer sur le pays insurgé, mais s'il fut le chef des Colonnes Infernales, c'est bien réellement au renégat Goyre-Laplanche que revient le triste honneur d'en avoir été le parrain.

Les accusations dont il avait déjà été l'objet se remoulèrent encore contre lui ; de Falaise, il demanda son rappel, mais la Convention le maintint à son poste. De Rennes, en décembre, il écrivait : « Les jugements sont fréquents et la guillotine les suit de près. »

Il ne fut admis aux Jacobins qu'au retour de cette mission.

La réaction qui suivit le 9 thermidor le compta parmi ses partisans. Mais de nouvelles dénonciations s'élevèrent contre lui ; le département de la Nièvre notamment l'accusa d'arrestations arbitraires, de concussion, d'outrage à la morale publique parce qu'il répétait publiquement aux filles : « La République a besoin d'enfants. »

Décrété d'arrestation le 22 thermidor an III, il publia, le mois suivant, un mémoire justificatif, dans lequel il reconnut « qu'il avait pu commettre quelques erreurs et avoir quelque exagération inspirée par les circonstances ».

Il bénéficia de l'amnistie générale du 4 brumaire an III.

Le décret du 17 floréal an IX, instituant les avoués près le tribunal de Romorantin (Loir-et-Cher), portait en tête : Laplanche (Jacques-Léonard) ; une note en marge du décret constate que Goyre-Laplanche refusa ces fonctions.

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