RAUTUREAU

RAUTUREAU

Antoine Rautureau, ouvrier charpentier, habitait en 1793, le bourg de la Verrie. Il avait alors 18 ans.

Revenant un jour du combat de Mortagne (il faisait partie de l'armée du général de Sapinaud) avec une vingtaine de paysans, ils rencontrèrent sur le chemin de Mortagne aux Herbiers un groupe de quatre cents cavaliers républicains. C'était le soir. Les Vendéens se rangent sur deux lignes et, derrière les haies qui bordent le chemin suivi par les cavaliers, s'avancent audacieusement au devant de ces derniers qui, croyant dès les premiers coups de fusils à une embuscade, font volte-face et regagnent en toute hâte les Herbiers.

En 1815, de nouveau soldat de M. de Sapinaud, il se montra toujours aux premiers rangs, et reçut à Aizenay une balle qui lui traversa la clavicule. Pour prix de sa vaillante conduite, il fut décoré du Lys et reçut sur la liste civile une pension de cent francs.

Il fut, après 1815, incorporé dans la gendarmerie royale, sur le rapport de son chef de division, M. Constant de Chabot (division de Mouchamp). En 1830, il était à la veille d'avoir sa retraite ; mais, pour ce, il fallait porter la cocarde tricolore ; il préféra la misère.

Rautureau est, en effet, mort pauvre à Bazoges-en-Paillers en 1834, nous donnant une nouvelle fois la preuve que le dévouement n'enrichit guère.

L'un de ses fils, Constant, figurait en 1832, comme volontaire à l'échauffourée de Saint-Martin, près la Gaubretière, sous les ordres d'Armand du Chillon.

(Un autre Rautureau, habitant les Herbiers, périt, en 1794, victime de son dévouement à la cause royaliste. Surpris dans la cachette où il s'était réfugié pour échapper aux poursuites dont il était l'objet, il fut massacré à coups de sabre et jeté dans le puits du château.)

Extrait de : Une poignée de héros : les gars de Saint-Fulgent / [signé René Vallette, d'après des notes laissées par Alexis des Noühes].