UN CURE DE LA CHARENTE GUILLOTINE A ANGERS
UN CURE DE LA CHARENTE
GUILLOTINE A ANGERS
1793
François Edelin, né à Candé en 1738, était curé de Longrée (Charente) quand survint la Révolution. Il refusa de prêter serment à la constitution civile du clergé et bientôt fut obligé de quitter sa paroisse comme la plupart des prêtres fidèles. Le 13 octobre 1791, il arriva à Angers ; il y résida pendant quatre mois chez M. Gabillard, place Neuve. Après un séjour de cinq semaines à Longrée, il revint à Angers et prit domicile rue Saint-Blaise, numéro 846 (17 mars 1792).
A l'exemple des autres prêtres insermentés il se rendait chaque jour à la mairie pour l'appel nominal ; le 17 juin, il fut arrêté avec eux et interné au petit séminaire. Ses infirmités l'empêchèrent d'être déporté au mois de septembre 1792 ; il resta donc au séminaire. Mais bientôt les prêtres détenus ayant été transférés à la Rossignolerie, M. Edelin y passa les derniers mois de sa prison. Il fut délivré par les Vendéens au mois de Juin 1793. Dès lors sa fortune fut liée à celle de ses libérateurs : il passa la Loire avec eux à Saint-Florent, les suivit dans leur expédition de Granville, et après le malheureux siège d'Angers se cacha dans les environs de cette ville.
Le 8 décembre, il fut arrêté par un hussard à la Roche-d'Erigné. Conduit devant le général en chef Rossignol, puis devant le Comité Révolutionnaire d'Angers, M. Edelin comparut dès le 9 décembre devant la Commission militaire, présidée par le citoyen Proust.
Voici son interrogatoire :
Interpellé s'il a prêté le serment exigé par la loi ? - A répondu que non.
Dans quel lieu, par qui il a été arrêté et quel jour ? - Aux roches d'Erigné, le 17 de ce mois, 5 heures du soir, par un hussard.
S'il a été à la Flèche et autres endroits avec l'armée des brigands ? - Oui. Il les a suivis dans toute leur tournée.
S'il a exercé ses fonctions ecclésiastiques avec les brigands ? - Non
Comment il a fait pour vivre avec eux ? - Il est resté quatre mois chez son frère, chanoine de Saint-Pierre-Montlimart, et ensuite il a suivi l'armée avec lui.
Séance tenante, il fut condamné à mort, et dans la soirée du même jour, 9 décembre 1793, il était guillotiné sur la place du Ralliement.
Abbé F. UZUREAU
La Vendée Historique
1903