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La Maraîchine Normande
8 mai 2012

LE MARIAGE DE LA SOEUR DE BONCHAMPS

ECHOS DE 93

 

Comment on se mariait à l'armée vendéenne

Le mariage de la soeur de Bonchamps

 

Les Vendéens n'avaient guère le temps de s'arrêter aux formalités, à l'époque de la Grande Guerre, et, comme on dit vulgairement, tout, parmi eux, se faisait "à la vapeur" - même les mariages ! ...

A preuve celui de Mlle de Bonchamps avec M. de la Salmonière, qui eut lieu à Fougères pendant l'expédition d'outre-Loire, et dont j'emprunte le récit à Mme de la Rochejaquelein :

"Il arriva à Fougères une histoire fort comique ; la soeur de M. de Bonchamps suivait l'armée ; comme elle était brouillée avec la veuve de ce général, elle restait à peu près seule, ou du moins avec des personnes indifférentes.

Elle entra, pour une affaire, avec d'autres dames, à l'état-major ; tout en causant, ces dames dirent combien les femmes qui n'avaient point d'officiers pour parents étaient à plaindre, abandonnées pour les logements et le reste ; on observa en badinant qu'il leur était aisé d'en avoir, qu'elles pouvaient se marier, qu'il ne manquait pas de jeunes gens.

Mlle de Bonchamps répliqua en riant que le conseil était excellent, mais que les femmes ne devaient pas faire d'avances et que c'était à ces messieurs à se proposer. Alors M. de la Salmonière, officier du corps de Bonchamps, lui demanda si elle parlait sérieusement et si elle accepterait une proposition. - Cela dépendrait, répondit-elle, de celui qui la ferait.

M. de la Salmonière lui dit : "Eh bien, Mademoiselle, me voilà, je me propose et serai fort heureux si vous voulez de moi". Mlle de Bonchamps était jeune et, comme je l'ai dit, se trouvait désolée, elle accepta sur-le-champ ; ils se marièrent le lendemain ; M. de Talmond, toujours prêt à s'amuser, leur donna des fêtes" (Mémoires de Mme de la Rochejaquelein, édit. orig. pp. 309-310)

Mlle de Bonchamps avait vingt ans. Le chevalier de la Salmonière en avait vingt-neuf. Il était originaire du Port-Saint-Père (Loire-Inférieure). D'abord émigré, il avait rejoint l'armée vendéenne au mois de mai 1793. Il fit toutes les guerres de Vendée, jusqu'à la pacification du Consulat.

Bien que conclu en quelques minutes, et pour ainsi dire en plein champ de bataille, ce mariage fut heureux, et chacun des deux époux y trouva son compte. - Combien d'unions, pourtant longuement préparées, dont on ne pourrait pas dire autant !

 

Henri du Bocage

La Vendée Historique

1898

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