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La Maraîchine Normande
5 mai 2012

LA REGION D'AUZAT-VICDESSOS DURANT LA PERIODE REVOLUTIONNAIRE

La région d'Auzat-Vicdessos durant la période révolutionnaire

 

 

La Révolution nationalisa les biens de l'église, supprima les ordres religieux et créa la Constitution Civile du Clergé en juillet 1790 en faisant des ecclésiastiques des fonctionnaires élus. Les prêtres devaient prêter serment de fidélité à la Nation, au Roi et de soutien à la constitution. Les anciennes circonscriptions furent supprimées et remplacées par un évêché par département. Il y eu un schisme entre le clergé qui avait prêté serment et celui qui s'y était refusé. Les premiers furent rejetés par les fidèles et condamnés par le Pape. Les autres étaient devenus hors la loi. En mai 1791, sur 372 prêtres ariègeois, 246 avaient juré, 63 avaient émis des restrictions, et 63 autres avaient refusés. Un bon nombre se rétractèrent après la condamnation du Pape en 1791.

La population soutint particulièrement son clergé qui n'avait pas fait allégeance à la Révolution. Dès 1791-1792, la population se montra violemment réfractaire au clergé jureur. A Gestiès, sur le bruit qu'il avait mangé et bu avant la messe de Noël, le curé jureur vit sa maison attaquée à coup de pierres et assiégée une nuit par des paysans armés de bâtons, haches et faux. Le curé de Suc dut lutter contre des paroissiens et la municipalité. Celui de Saleix réclamait des armes pour sa sécurité. Les réfractaires aux mesures révolutionnaires étaient donc tout puissants dans le Vicdessos et la région de Siguer.

Après la tentative de fuite de Louis XVI en juin 1791, les bruits de guerre et l'ordre de levée de volontaires vinrent aggraver l'agitation politique et religieuse. L'Ariège en général traîna les pieds pour procéder à la levée de troupes malgré la menace de l'Espagne et les rumeurs de collusion entre réfractaires, émigrés et espagnols. Les trois bataillons Ariégeois furent prêts début 1792 et leur cantonnement furent une contrainte financière supplémentaire pour les communes et la population.

Le 20 avril 1792, la France était en guerre contre les pays de l'Europe et le 11 Juillet 1792 la patrie fut proclamée en danger.

Les désordres, l'impunité des réfractaires et des complices d'émigrés conduisaient à des situations explosives.

Des élections prévues du 3 au 16 septembre 1792 permettent d'élire à la Convention Joseph Lakanal issu de Serres et Jean François Baby procureur de la commune de Tarascon. Réunis le 21 septembre 1792, ils participèrent au vote de la mort de Louis XVI au sein de la convention.

Après les élections, les administrations en place furent impuissantes pour mettre un terme aux désordres imputés aux réfractaires et arrêter les bandes de pillards. La population était hostile à la levée des bataillons de militaires.

De septembre 1792 à juillet 1794, le gouvernement révolutionnaire, en réponse aux périls extérieurs et intérieurs ainsi qu'à une situation économique catastrophique, supprima les libertés individuelles et la vie démocratique. Le gouvernement instaura une économie collective et une centralisation absolue.

En octobre 1793, le comité révolutionnaire de l'Ariège organisé par Chaudron-Rousseau dressa une liste de suspects à arrêter et encouragea la délation. Le commissaire civil Jean-François Baby fit la chasse aux réfractaires en Vicdessos faisant tuer par maladresse un enfant lorsqu'il donna l'ordre de tirer sur des gens. Les arrestations nombreuses remplissaient des geôles de fortune faute de place.

En mars 1794, Chaudron-Rousseau revint en Ariège pour procéder à de nouvelles épurations parmi des suspects et des prêtres, des membres de la société civile dont le grand ingénieur et maître de forge de Vicdessos Vergnies-Bouischères qui resta 9 mois en prison alors que sa famille fut consignée et ses biens confisqués.

En somme la région du Vicdessos adhéra que très modérément à la préoccupation révolutionnaire.

La guerre déclarée à l'Espagne le 7 Mars 1793 fut assez funeste pour les hommes mobilisés sur la frontière. Aux nombreuses désertions, il fut ordonné des exécutions sommaires pour l'exemple. La paix du 22 juillet 1795 fut pour eux un soulagement.

La résistance ariègeoise :

Toutes les atteintes à la religion ont été fort peu admises par la population. On ne craignait pas de défendre les prêtres et de s'opposer au remplacement des fêtes religieuses par celles dictées par le calendrier révolutionnaire et de lutter contre le démentellement des biens et objets liés à la pratique du culte.

La révolution portait atteinte à des pratiques séculaires avec l'Espagne. Les traditionnelles "lies et passeries" ne cessèrent pas, même si elles pouvaient paraitre trahir la nation. Les rapports traditionnels de bon voisinage avec l'Andorre et la frontière espagnol concourraient à ce que le paysan ariègeois ne comprenne pas qu'il puisse prendre les armes contre des voisins et partenaires commerciaux.

Le soutien du culte réfractaire, la désertion, le refus des réquisitions, l'opposition aux signes révolutionnaires étaient une forme de résistance passive plus qu'une rébellion, un refus de transgresser des valeurs séculaires plus qu'une opposition idéologique aux principe de la Révolution.

 

 

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