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La Maraîchine Normande
19 avril 2012

LE SCAPULAIRE DU SACRE-COEUR DANS LES ARMEES VENDEENNES

LE SCAPULAIRE DU SACRE-COEUR

DANS LES ARMEES VENDEENNES

Sa génèse et son histoire

 

 

 

Tout le monde sait que le scapulaire du Sacré-Coeur est notre emblème distinctif, à nous autres Vendéens, et qu'il est en quelque sorte partie de notre costume chaque fois que se produit une grande manifestation religieuse, - notamment aux pèlerinages de Lourdes, où la pieuse décoration nous a rendus si populaires parmi les autres pèlerins.

Tout le monde sait également que si nous avons adopté cet insigne, c'est en souvenir et à l'exemple de nos ancêtres, les "Géants" de la Grand'Guerre :

"Les Vendéens, rapporte, Mme de la Rochejaquelein dans ses Mémoires, n'avaient aucune cocarde militaire ; beaucoup mettaient à leur chapeau des morceaux d'étoffe blanche ou verte, d'autres du papier, des feuilles, et plusieurs rien du tout ; mais tous les paysans avaient par dévotion, et sans que personne en eût donné l'ordre, un Sacré-Coeur cousu à leur habit, et un chapelet passé dans la boutonnière."

Ainsi s'explique - et se justifie - un privilège que nos ancêtres ont payé de leur sang.

Mais pourquoi eux-mêmes avaient-ils choisi comme insigne le scapulaire du Sacré-Coeur, et d'où leur venait cette "dévotion" spéciale dont parle Mme de la Rochejaquelein ? Aucun historien de la Vendée militaire ne nous l'apprend.

Le problème (car c'en est donc un) mérite qu'on lui cherche une solution, et c'est ce à quoi je voudrais m'essayer.

 

Une double question préliminaire se pose tout d'abord : celle de savoir où et à quel moment précis le scapulaire du Sacré-Coeur a fait son apparition sur la poitrine des insurgés.

 

 

A défaut de Mme de la Rochejaquelein dont le témoignage, d'ailleurs si intéressant, ne fournit aucune réponse à la question ainsi posée, M. de Brem, - qui n'est certainement pas notre historien le plus complet, mais qui, sous la forme populaire adoptée par lui, est peut-être de ceux qui furent le mieux renseignés sur ce que je pourrais appeler les "dessous" de "l'armature" vendéenne, - M. de Brem nous apprend que c'est aux "gens de l'Anjou et du Haut-Poitou" que doit être attribuée l'initiative du fameux scapulaire ; et, d'autre part, la tradition des Mauges nous montre la troupe de Cathelineau décorée, dès le début, de l'image du Sacré-Coeur. Or l'affirmation de M. de Brem et celle de la tradition angevine sont confirmées par tous les documents que j'ai pu recueillir ; car si, d'un côté, aucun de ces documents ne constate que l'insigne du Sacré-Coeur ait été tout de suite adopté par les différents rassemblements du Bas-Poitou, nombreux, au contraire, sont ceux qui nous montrent le glorieux scapulaire fièrement piqué, dès le début, à la veste des volontaires de Cathelineau.

Sans parler de l'abbé Deniau, qui fut à même de se renseigner auprès d'une foule de témoins et qui, à plusieurs reprises, se porte garant de la tradition angevine, voici d'abord ce que je trouve en tête d'une déposition faite devant le Comité de surveillance d'Angers, le 20 mars 1793, par deux citoyens de Saint-Pierre-de-Chemillé, les nommés Laurent Genneteau et René Sochard, qui tous deux avaient été témoins de la prise de Chemillé, le jour même de l'entrée en campagne de Cathelineau :

"Le mercredi 13 mars, sur les cinq heures du soir, il se présenta, dans le bourg de Saint-Pierre, une quantité de gens attroupés et armés de fusils, brocs, fourches, faulx, etc, ayant tous des cocardes blanches et décorés d'une petite médaille carrée en étoffe, sur lesquelles sont brodées différentes figures, telles que des croix, des petits coeurs percés de piques et autres signes de cette espèce ... (;)"

Un autre témoin oculaire, l'historien Savary, est non moins affirmatif. A l'époque où éclata l'insurrection il se trouvait à Cholet et voici ce qu'il déclare avoir vu, le 14 mars, après la prise de la ville par les vainqueurs de Chemillé :

"L'armée (victorieuse) se logea à discrétion chez l'habitant. Plusieurs maisons furent mises à contribution par Six-Sous et ses semblables. Quant aux paysans, ils priaient le bon Dieu, et se contentaient des vivres qu'on leur donnait. Tous étaient décorés d'images, de coeurs de Jésus, de chapelets ..."

Ces témoignages oculaires sont suffisants, ce me semble, pour me permettre de répondre à la double question préliminaire ci-dessus posée :

- Que ce furent bien réellement les Angevins qui, les premiers, piquèrent à leur veste le scapulaire adopté plus tard comme insigne par tous les insurgés de de la Vendée militaire

- Que cette initiative date du jour même de l'entrée en campagne de la petite troupe de Cathelineau.

J'ajoute que les témoignages sus-indiqués me paraissent également confirmer celui de Mme de la Rochejaquelein : à avoir que ce fut spontanément, "sans que personne en eût donné l'ordre", que "tous" les bons paysans, agissant "par dévotion", décorèrent ainsi leur poitrine de l'image du Sacré-Coeur. D'où il faut conclure au caractère collectif et impersonnel de la pieuse initiative, et non point, comme certains écrivains ont cru pouvoir l'avancer à la légère, en attribuer le mérite au seul Cathelineau.

Si, en effet, l'insigne n'eût été adopté par les premiers insurgés qu'à l'exemple et sur un mot d'ordre du Saint de l'Anjou, on ne l'aurait remarqué - du moins dans la journée du 13 mars - que sur la poitrine des vingt huit volontaires partis le matin du Pin-en-Mauges ; car on admettra bien que ceux qui rallièrent successivement la petite troupe à la Poitevinière, puis sur le chemin de Jallais à Chemillé, eurent beaucoup trop de besogne, au cours de cette première et glorieuse journée de l'insurrection, pour avoir pu trouver le temps - et aussi l'étoffe nécessaire à la décoration générale ... Or les deux premiers témoins entendus déclarent formellement, nous l'avons vu plus haut, que le soir même, devant Chemillé, "tous" les assaillants étaient "décorés d'une petite médaille carrée en étoffe", sur laquelle on voyait "des petits coeurs percés de piques ...".

La conclusion qui s'impose est donc que les nouveaux venus, qui étaient accourus des paroisses voisines et avaient successivement rejoint la troupe de Cathelineau sur la route de Chemillé, comme aussi ceux qui ne parurent que le lendemain sous les murs de Cholet, devaient tous être munis à l'avance du scapulaire, - et cela parce que la dévotion envers le Sacré-Coeur était déjà populaire parmi eux, et que chacun de ces braves gens devait posséder à son foyer l'image vénérée.

Mais d'où venait cette dévotion populaire ? et qui donc l'avait introduite dans ce petit pays privilégié ?

Ceci nous ramène à la question principale dont la solution, on va le voir, se rattache peut-être à celle de la double question préliminaire que je crois avoir résolue.

C'est dans l'Histoire de la Bienheureuse Marguerite-Marie que j'ai trouvé nettement posé, pour la première fois, ce problème de l'origine de la dévotion du Sacré-Coeur parmi les insurgés de la Grand'Guerre. Les images du Sacré-Coeur, écrit Mgr Bougaud en parlant des emblèmes des Vendéens, "leur étaient-elles venues du Temple et connaissaient-ils la consécration de Louis XVI ? ou bien n'avaient-ils en mains que la révélation de la Bienheureuse Marguerite et obéissaient-ils à la même inspiration que le Roi-Martyr ?".

A la question ainsi posée - mais non résolue - un ecclésiastique angevin, M. l'abbé Coignard, répondit en commoniquant à la Semaine Religieuse d'Angers le texte authentique et inédit d'un sermon prononcé, le 15 août 1793, dans l'église de la Chapelle-du-Genêt. Or, l'orateur, qui s'appelait Marchais, après avoir rappelé à ses auditeurs le voeu de Louis XIII consacrant la France à la Sainte Vierge, faisait allusion à une autre consécration, d'après un autre voeu plus récent : le voeu de Louis XVI consacrant, du fond de sa prison, le royaume de France au Sacré-Coeur. Voici ce qu'on lit textuellement dans le sermon manuscrit, tout entier de la main de l'abbé Marchais :

"... Peu de temps après l'ouverture de cette assemblée dont il a été la victime, le Roi, se voyant trompé dans ses projets qui n'avaient pour but que la gloire du Seigneur et de sa religion ..., ne pensa plus qu'à demander et à mériter le secours du ciel ... Il se détermina à se consacrer d'une manière particulière à la dévotion du Sacré-Coeur par un voeu formel, et auquel il ne manqua alors que la qualité de solennel et de public, mais qu'il devait lui donner dans la suite, se disposant à la faire ériger en confrérie et fête solennelle, soit pour être préservé, lui et tout le royaume, des malheurs qu'il pressentait, soit pour recevoir les consolations qu'il prévoyait ne pouvoir trouver ailleurs ...

 

 

"A peine ce voeu fut-il connu, ainsi que son intention, qu'ils furent tous les deux reçus et adoptés avec plaisir par tous les princes et ecclésiastiques attachés à ce Roi et à sa religion, par toute la noblesse, la magistrature et tous ceux qui se font honneur du nom de royalistes. Ce que tous aussi, ou au moins la plus grande partie, ont prouvé et démontré en portant sur eux secrètement d'abord et par prudence, mais publiquement aujourd'hui, une image et comme une insigne du Sacré-Coeur, telles que j'ai la consolation d'en voir revêtus le plus grand nombre d'entre vous, mes très chers Frères ... Dans les circonstances présentes, c'est là comme la livrée et la marque distinctive de la catholicité, ainsi que l'était ci-devant au nouveau régime le ruban tricolore et la médaille de la Fédération pour nos intrus et autres constitutionnels ..."

Après avoir reproduit ce curieux document, M. l'abbé Coignard conclut en disant que "c'est donc la dévotion de Louis XVI au Sacré-Coeur qui fut la cause du développement de la même dévotion dans les fils de la Vendée et de l'Anjou."

Faut-il s'en tenir à ces conclusions ?

Je ne le pense pas.

Que le voeu de Louis XVI ait tout de suite contribué à propager la dévotion du Sacré-Coeur dans les hautes sphères de la société parisienne, rien n'est plus vraisemblable ; mais je ne vois pas que des paroles de l'abbé Marchais on puisse conclure davantage : je me refuse à pousser la conclusion jusqu'à considérer l'acte de piété royal comme ayant été la cause de la dévotion - ou même simplement du "développement" de la dévotion du Sacré-Coeur parmi les insurgés de la Vendée militaire ; et je ne saurais admettre, comme M. l'abbé Coignard semble le croire, qu'en choisissant la divine image pour emblème les premiers volontaires de la Grand'Guerre n'aient fait, en quelque sorte, que proclamer leur adhésion au voeu formulé par le Roi-Martyr.

S'il en avait été ainsi, la publicité donnée à ce voeu eût également produit son effet partout et l'on trouverait l'emblème signalé, dès le début, sur tous les points du territoire insurgé pour une même cause. Or, nous l'avons vu plus haut, ce n'est que dans un petit coin de la Vendée militaire, autour de Cholet, que le scapulaire du Sacré-Coeur fit son apparition sur la poitrine des insurgés du moins dans les premiers jours de l'insurrection.

J'ajoute que dans ce petit coin privilégié, et bien avant qu'eût pu être connu le voeu de Louis XVI, la dévotion envers le Sacré-Coeur était déjà très développée". A preuve cette prière populaire, dont j'ai tenu entre les mains un exemplaire authentique, et qui se récitait publiquement dans les Mauges dès le milieu de l'année 1791, au cours des fameux pèlerinages où les persécutés couraient retremper leur foi en attendant l'heure de l'appel aux armes :

"O coeur de Jésus ! ma confiance en vous ne connaît pas de bornes ! ... Que ne puis-je, en m'offrant victime, satisfaire à votre justice irritée et attirer sur la France entière vos divines miséricordes ! Il est cond vrai que la malice des hommes est montée à son comble. Hélas ! l'impiété vous insulte jusque sur votre trône et voudrait vous ravir nos adorations. L'Eglise, votre épouse, est l'objet de ses persécutions, et, si vous ne venez à notre secours, presque tous les temples deviendront des cavernes de voleurs ; vos autels seront souillés, vos tabernacles renversés, et les chaires de vérité seront bientôt des chaires de pestilence ... O Coeur de Jésus, veillez sur votre héritage ; dissipez les ennemis de votre Sainte Eglise ; qu'elle triomphe de tous leurs efforts ! etc..."

Il est donc de toute évidence que le voeu de Louis XVI n'a pu être la cause d'une dévotion antérieur aussi "développée" ; et, encore une fois, la question se pose, toujours non résolue :

A quelle influence faut-il attribuer la popularité de cette dévotion, précisément dans ce petit coin de la Vendée militaire où, dès le premier jour, nous trouvons signalé - exclusivement - le scapulaire adopté plus tard par tous les insurgés ?

Or, je n'hésite pas à répondre en mettant en avant le nom du Bienheureux Père de Montfort et celui de ses disciples, les missionnaires de la Compagnie de Marie ; et il y a vraiment lieu de s'étonner qu'aucun historien de la Vendée militaire n'ait encore fait cette réponse - pourtant bien facile à motiver.

 

 

Un premier point incontestable, c'est que si le Bienheureux Montfort avait surtout prêché la dévotion du Rosaire, il s'était en outre appliqué à populariser celle du Sacré-Coeur. Nous en avons la preuve dans plusieurs de ses cantiques, notamment dans ceux adressés aux religieuses de la Visitation ; et il suffirait au besoin de relire la lettre - en quelque sorte testamentaire - que, peu de jours avant sa mort, le grand apôtre écrivait à la Soeur Marie-Louise de Jésus, Première Supérieure Générale des Filles de la Sagesse. Cette lettre débutait ainsi :

"Ma très chère fille en Jésus-Christ, Vive Jésus ! Vive sa Croix ! J'adore la conduite juste et amoureuse de la divine Sagesse sur son petit troupeau, qui est logé à l'étroit chez les hommes, pour être logé et caché bien au large dans son divin Coeur, qui vient d'être percé pour cet effet. Oh  que ce cabinet sacré est salutaire et agréable à une âme vraiment sage ! Elle en est sortie avec le sang et l'eau, quand la lance le perça ; elle y trouve son rendez-vous assuré, quand elle est persécutée de ses ennemis ... Si vous êtes l'élève de la Sagesse et l'élue entre mille, que vos abandons, vos mépris, votre pauvreté et votre prétendue captivité vous paraîtront doux, puisqu'avec toutes ces choses de prix vous achetez la sagesse, la liberté, la divinité du coeur de Jésus crucifié ..."

S'il me fallait une autre preuve de la dévotion toute spéciale du Père de Montfort envers le Sacré-Coeur, je la trouverais dans les multiples souvenirs, dans les signes toujours vivants qu'il nous a laissés : ne serait-ce que dans ce coeur sanglant placé par lui - entre Vive Jésus ! et Vive sa Croix ! - sur la croix qu'il avait donnée aux premières Filles de la Sagesse pour présider à leurs réunions.

N'était-ce pas également dans le but de populariser la dévotion au Sacré-Coeur, que notre grand apôtre avait eu l'idée de ces coeurs dorés et enflammés qu'il faisait fixer, du haut en bas, sur toutes les croix de bois érigées à la suite de chacune de ses missions ?

De tout cela comment ne pas conclure que le Père de Montfort avait dû être, quatre-vingts ans avant la Révolution, l'apôtre du Sacré-Coeur dans nos contrées !

Mais j'entends qu'on me retourne mon objection de tout à l'heure et qu'on me dit : "Si c'est à l'initiative du Père de Montfort qu'on doit attribuer la dévotion au Sacré-Coeur parmi nous, comment se fait-il que cette dévotion, au début de la Grand'Guerre, n'ait été signalée qu'autour de Cholet ?"

Ce à quoi je répondrai que ma conclusion en est confirmée d'autant. Car c'est précisément près de Cholet, à Saint-Laurent-sur-Sèvre, que Montfort avait installé les disciples chargés de continuer son oeuvre et de populariser sa doctrine ; c'est autour de Cholet que nous voyons cette pépinière d'apôtres faire porter l'effort de leur apostolat et multiplier leurs missions, depuis la mort de leur fondateur jusqu'à la veille de la Grand'Guerre : et voilà donc qui explique comment, alors que la dévotion prêchée par le Maître avait, partout ailleurs, perdu peu à peu de sa vivacité, elle avait pu - et dû - au contraire, grâce aux disciples, demeurer toujours vivace autour du foyer de Saint-Laurent. Et voilà bien évidemment pourquoi ce fut autour de ce foyer - et là seulement - que, lors de l'insurrection du mois de mars 1793, les pieux insurgés, restés fidèles à la double tradition de Montfort, adoptèrent comme insigne - en même temps que le chapelet - ce scapulaire du Sacré-Coeur que toutes les armées de la Vendée militaire s'empressèrent de leur emprunter, que tous les descendants des héros de la Grand'Guerre auraient également le droit de revendiquer comme une décoration de famille, mais dont le privilère semble avoir été concédé - d'un commun accord - à ceux des héritiers qui ont continué à porter officiellement le nom de Vendéens.

Ayant l'honneur d'appartenir à la branche ainsi privilégiée, je crois pouvoir me permettre, avant de clore cette étude, une admonestation - fraternelle - à l'adresse de mes cohéritiers.

Est-ce qu'un certain nombre d'entre eux, quoique toujours fidèles à la vieille dévotion de nos pères, ne seraient pas en train de faire involontairement un léger accroc à la tradition ?

Depuis quelques années, en effet la mode s'est établie d'exhiber des scapulaires du Sacré-Coeur on ne peut plus fantaisistes. Sans parler d'enjolivements d'un goût pour le moins douteux, les fabricants nous imposent des insignes de toute forme : carrée, ovale ou ronde. Or, il ne faudrait pas oublier que les scapulaires des combattants de la Vendée militaire, outre qu'ils étaient d'une grande simplicité, avaient une coupe rigoureusement uniforme : ils étaient tous carrés.

Aucun doute n'est possible sur ce point : c'est "une petite médaille carrée en étoffe" que nous signalent les témoins de la prise de Chemillé ci-dessus entendus ; et, d'autre part, de tous les spécimens qui me sont tombés sous les yeux au cours de mes pérégrinations vendéennes, il n'en est pas un qui eût la forme ronde ou ovale.

Ces précieuses reliques se font malheureusement de plus en plus rares, mais on en rencontre encore ça et là quelques-unes : le général de Charette, par exemple, conserve pieusement le Sacré-Coeur qui décorait la poitrine de son grand-oncle, avec le brevet d'authenticité que voici :

"Mon Général,

Le soussigné a l'honneur de vous certifier que le Coeur de Jésus qu'il vous donne aujourd'hui avec bonheur lui a été remis, comme un témoignage de reconnaissance, par la sainte dame de Chantreau, de Luçon, à laquelle il a eu plus d'une fois occasion de porter les consolations de son ministère, lors de son vicariat dans la ville épiscopale. Elle a affirmé le tenir du général de Charette, son tuteur, et m'a assuré qu'il l'avait sur la pointrine lorsqu'il se battait si vaillamment pour la sainte cause de Dieu et du Roi.

A vous général, avec ce Coeur, mon coeur

T. Bart, prêtres,

curé des Lucs

Les Lucs, le 23 septembre 1873"

Ce glorieux scapulaire, dont la reproduction photographique a été donnée par le R.P. Drochon, a bien lui aussi, comme on peut s'en assurer, cette forme simple et carrée qui, je le répète, était la seule admise par les insurgés, et à laquelle je demande en conséquence qu'on s'en tienne désormais, par respect pour la tradition.

 

H.B.

La Vendée Historique

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Commentaires
G
Bonjour, <br /> <br /> Passionné parla Vendée et son histoire,je suis en possession d'un scapulaire très ancien (j'ai été obligé de le mettre sous verre, car le tissu est très vieux). Si vous me donnez une adresse e-mail, je vous enverrai une photo.<br /> <br /> Comme les scapulaires , i est formé d'un coeur et d'une croix, mais en plus on peut y voir une couronne d'épines, des larme de sang et une flamme. Pourriez m'indiquer son origine?<br /> <br /> D'avance un grand merci<br /> <br /> Très cordialement
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La Maraîchine Normande
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