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La Maraîchine Normande
19 avril 2012

MARTYROLOGE - 29 JANVIER

Martyrologe

29 Janvier

A Niort, le 29 janvier 1794 (10 pluviôse an II), le tribunal criminel du département des Deux-Sèvres condamne à mort :

Guignard Pierre, charpentier de la paroisse de la Peyratte (D.-S.), condamné comme brigand de la Vendée ; Verger Jean, maçon de la paroisse de Vernoux (D.-S.), condamné comme brigand de la Vendée.

Dans les prisons du Mans, une victime, morte de misère :

Béjarry (de) Désirée, âgée de 28 ans, originaire de la paroisse de Saint-Vincent-du-Fort-du-Lay (Puymaufrais).

Melle de Béjarry était soeur d'Amédée de Béjarry, qui fut l'un des héros de la Vendée militaire et dont le fils a rédigé, d'après le témoignage paternel, les émouvants Souvenirs Vendéens. En compagnie de ses frères et de ses soeurs, la jeune fille avait passé la Loire à la suite de la Grande Armée. Elle fut faite prisonnière à la bataille du Mans, dont la fin désastreuse est ainsi racontée par l'auteur des Souvenirs Vendéens :

"Le Mans, pendant cette dernière partie de la journée, était devenu le théâtre de scènes d'horreur dont les peuples sauvages peuvent à peine donner l'exemple. Une foule de blessés, de femmes, d'enfants, de vieillards, étaient restés dans la ville avec quelques combattants, lorsque les soldats de Westermann y pénétrèrent. Tant qu'il y eut résistance on se fusilla ; mais quand le dernier soldat eut été tué, un affreux massacre commença.

Ici, on entasse des centaines de victimes, et la fusillade recommence ; puis on remue les morts pour retrouver ceux qui vivent encore, et que l'on achève à coup de sabre et de baïonnette. Là, on torture les blessés, les femmes et les enfants. On les brûle, on les égorge à petits coups. Les femmes surtout sont l'objet des plus atroces barbaries. Tous les outrages leur sont prodigués. On va jusqu'à introduire dans le corps des victimes des cartouches auxquelles on met le feu ; à d'autres, on ouvre le ventre.

Pendant de longues heures, les rues et la place du Mans sont souillées de ces horreurs que le farouche Westermann encourage, et auxquelles il applaudit. Enfin, les bourreaux fatigués s'arrêtent, et les autres généraux intervenant, le massacre prend fin. Alors, on arrêta les survivants. Plusieurs centaines de ces malheureux furent envoyés à Nantes, où la mort les attendait sous d'autres formes, non moins barbares. Les horreurs du Mans comptent parmi les plus hideuses scènes de cette guerre de la Vendée, qui en a vu tant d'autres.

De tous les malheureux qui s'étaient trouvés renfermés dans la ville, très peu échappèrent à la mort. Il y en eut pourtant qui durent la vie à de courageux dévouements, trop rares parmi les habitants, témoins de ces affreux massacres. Deux de mes tantes, Aimée et Désirée, n'avaient pu sortir. Une allée ouverte se trouva sur leur passage : elles s'y jetèrent, et la porte se referma sur elles. Blotties dans un réduit obscur, elles purent y demeurer quelques jours, secrètement nourries par la pitié des pauvres gens qui habitaient la maison.

Mais bientôt, craignant pour leur propre vie, ceux-ci allèrent dénoncer leur présence. On les arrêta. Les convois dirigés sur Nantes étaient partis : le terrible Westermann avait quitté la ville. Elles furent mises en prison et jetées, avec une centaine de compagnes, dans une petite église, sur de la paille qu'on oublia de renouveler pendant six semaines : à peine leur donna-t-on du pain. Désirée, très délicate, ne tarda pas à succomber. Aimée résista à tout, et lorsque la porte de ce cloaque lui fut ouverte, elle trouva, chez deux vieilles dames charitables, un asile où elle resta jusqu'à la pacification ..."

 

 

Westermann

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