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La Maraîchine Normande
15 avril 2012

Périlleux voyage de Monsieur Marin Boutillier pendant la Terreur

Périlleux voyage de Monsieur Marin Boutillier pendant la Terreur (Extrait)

 

Dans les Mémoires d'un père, qui nous ont déjà fourni tant d'intéressants et douloureux détails, Monsieur Marin Boutillier de Saint-André nous a laissé quelques pages très attachantes sur la situation de la Vendée bas-poitevine, ensanglantée par les colonnes de Turreau.

C'était vers la mi-février 1794.

« Mon père, nous dit-il, conçut le hardi projet de délivrer maman, qu'il croyait détenue dans les prisons des Sables-d'Olonne.

Toutes les routes de la Vendée étaient alors constamment sillonnées par les colonnes infernales, qui mettaient le pays à feu et à sang.

Des patrouilles royalistes, qui guettaient les maraudeurs républicains, étaient embusquées derrière tous les buissons.»

« Malgré les périls d'un pareil voyage, mon père se décide à se mettre en route et me propose de l'accompagner. »

Partant de Mortagne, les deux voyageurs prennent la route des Herbiers et se dirigent vers leur métairie de la Boutardière, située dans la commune des Essarts.

Arrivés à la butte des Alouettes, ils rencontrent un poste de soldats vendéens, qui les couchent en joue.

Le père fait signe de ne pas tirer, se nomme, et on le laisse passer.

« En entrant aux Herbiers, disent les Mémoires, nous trouvâmes tout le bourg dévoré par les flammes.

Le jour précédent, les républicains y avaient mis tout à feu et à sang. Les maisons brûlaient encore, les charpentes s'écroulaient de toutes parts avec un fracas épouvantable.

Des tourbillons d'étincelles et de fumée s'élevaient des ruines, comme des trombes de poussière. Des cadavres gisaient dans les rues.

« Nous ne vîmes d'êtres vivants, dans ces lieux désolés, que quelques chats, qui n'avaient pas encore abandonné les décombres des maisons détruites. »

On fit bientôt comprendre aux deux voyageurs qu'il leur était impossible de continuer leur route. Ils reprirent leur chemin par la Gaubretière.

Quelques jours auparavant, les républicains s'étaient emparés du bourg, et avaient massacré tous les habitants qui leur étaient tombés sous la main.

Ils avaient mutilé quelques pauvres religieuses, en leur coupant les doigts.

« Pour retourner à Mortagne, dit Monsieur Boutillier, nous prîmes le chemin de la Verrie ; mais nous n'avions pas fait une lieue, qu'une épaisse fumée nous annonça la marche d'une colonne incendiaire, qui s'avançait vers nous. Je crus notre perte certaine. Nous nous embrassâmes, mon père et moi, et nous fîmes notre recommandation à Dieu.

« Nous ne prîmes d'autres précautions que de quitter la route et de marcher à travers champs.

Le Ciel nous protégeait visiblement. Nous passâmes au milieu des genêts sans être aperçus, et nous arrivâmes sains et saufs à Mortagne.

« Mon père se cacha chez Chouteau, ancien huissier de la baronnie. Dans sa retraite, il ne s'occupait que de prier Dieu et d'écrire ses Mémoires. »

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