CORDELIER
CORDELIER
"A Clisson, le château féodal du vieux connétable abrite dans la salle des archives plus de trois cents paysans qui s'y sont réfugiés avec leurs femmes et leurs enfants. Ils ont cru pouvoir se soustraire aux assassinats. Un ordre est donné par Cordelier : Cordelier veut qu'on égorge ce troupeau de victimes sans défense. Les bleus viennent les saisir. Ils allaient les fusiller ; mais par un raffinement de cruauté, ils se décident à leur faire subir une mort plus cruelle.
Dans une cour intérieur du château se trouve une large citerne : on y jette pêle-mêle tous ceux qui se rencontrent sous la main. Peu à peu la citerne se remplit : alors la révolution s'arrange afin de ne laisser aux trois cents Vendéens que la place nécessaire pour souffrir et étouffer. On les étend, un les couche les uns sur les autres comme des marchandises déposées en magasin ; puis, lorsque le puits regorgea de ces hommes et de ces femmes destinés à une mort affreuse, la Marseillaise et le ça ira vinrent mêler leurs sanglantes farandoles aux cris de désespoir qui s'échappaient de la citerne. Des ouvriers furent appelés ; en en mura l'entrée, et pendant cet horrible travail, les bleus dansèrent pour étouffer dans leurs cris d'horrible joie les angoisses et le dernier soupir de tant de malheureux".
(Extrait de l'Histoire de la Vendée Militaire par J. Crétineau-Joly - Vol. II, page 48)