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La Maraîchine Normande
10 avril 2012

Pierre Lartigue ... prêtre du Diocèse d'Agen

Pierre LARTIGUE

 

Pierre Lartigue, prêtre du diocèse d'Agen, né dans la petite ville de Clérac en Agenois, l'an 1738, entra en 1757 comme postulant dans la société des disciples de Saint-Ignace, dont la suppression en 1773 le fit rentrer dans le monde. N'étant point encore dans les ordres sacrés, et prenant alors pour règle les voeux de ses parens, il se livra à la magistrature. Mais il conservoit toujours ses inclinations religieuses ; et il finit bientôt par les suivre dans toute leur étendue, en allant s'enfermer dans le séminaire de Toulouse, pour s'y préparer au sacerdoce.

 

Ordonné prêtre en 1778, il se crut appelé au ministère des missions : son évêque, le vénérable J. L. d'Usson de Bonnac, l'en détourna, voulant qu'il allât gouverner, en l'absence du curé, la paroisse de Montaigu, près d'Agen. Il fut ensuite appelé par celui de Sainte-Cécile, qui étoit son frère, pour être son vicaire ; mais, dès qu'il put retourner à la retraite qu'il avoit bâtie lui servit pour rassembler des fidèles, leur faire des instructions, les confesser, et les diriger dans les voies du salut. Il y composa des Méditations (encore manuscrites) sur la Vie, la Passion, la Mort, la Résurrection et l'Ascension de Jésus-Christ. Ces méditations étoient les canevas des exhortations qu'il faisoit dans sa chapelle.

 

Il alloit aussi prêcher dans les paroisses voisines ; et la facilité qu'il avoit à parler des choses de Dieu le dispensoit d'écrire ses sermons en entier. Sa vie étoit toute apostolique et son zèle pour ramener les pécheurs à Dieu avoit pour compagne la plus généreuse charité envers les indigens.

 

Ce fut dans ces saintes occupations que la révolution le surprit ; et il redoubla d'ardeur pour préserver les fidèles des pièges de la constitution civile du clergé. Quand il vit expulsés de leurs paroisses les curés et les vicaires qui n'avoient point voulu en faire le serment, il n'épargna aucune fatigue pour les suppléer de toutes parts. Prévoyant dès 1792, d'après les malheurs toujours croissans de l'Eglise, qu'il pourroit être exposé lui-même à de plus violentes persécutions que celles qu'il éprouvoit déjà, il se résignoit au martyre, et en témoignoit même le désir dans ses lettres comme dans ses discours.

 

La municipalité du village de Grateloup imagina, en juillet 1792, pour se procurer un prétexte d'enchaîner son zèle, de lui demander le serment schismatique auquel la loi ne l'assujétissoit point, puisqu'il n'étoit ni curé, ni vicaire. Il le refusa en disant : "Mon bien et mon sang sont à ma patrie, si elle en a besoin ; mais ma religion et mon âme sont à Dieu".

 

Le 20 juillet, lorsqu'il revenoit d'exercer son ministère sur la rive gauche de la Garonne, et passoit près de la ville de Clérac, il fut entouré par une populace ameutée. Un honnête officier municipal de cette ville le fit d'abord échapper à ce premier danger ; mais bientôt après la populace revint à la charge, le saisit et l'entraîna.

 

Il ne répondoit que par des paroles de paix aux insultes, aux cris de fureur qu'elle proféroit contre lui. Loin de se laisser adoucir par ses réponses pleines de douceurs, cette horde, armée de fusils, de sabres, de bâtons et de fourches, le menoit à la municipalité de Clérac.

 

"Non, dit un des forcenés ; elle le feroit échapper : c'est au pied de l'arbre de la liberté qu'il faut le conduire". Cet arbre étoit à l'autre extrémité de la ville. On l'y entraîne ; et plusieurs coups de fourche lui sont portés dans le trajet. Arrivé près de ce signe de l'impiété comme de la rébellion, et voyant qu'il va être immolé, il se met à genoux en se tournant vers une croix de mission qui étoit encore à la porte de la ville : à l'instant son corps est criblé de coups de fusil et percé de coups de sabre. Une femme lui coupe la main droite, l'emporte en triomphe, et les assassins la suivent.

 

La sainte victime reste sur la place inondée de son sang ; mais de pieux habitans viennent le recueillir avec des linges qu'ils emportent, pénétrés de vénération, comme cela s'étoit pratiqué tant de fois à l'égard des anciens Martyrs. Le corps est transporté non moins religieusement dans une maison voisine dont le jardin lui sert de sépulture ; et les personnes qu'anime la Foi y viennent encore prier chaque jour, n'hésitant pas plus que les premiers chrétiens, à regarder ses reliques comme celles d'un véritable Martyr de Jésus-Christ.

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