NANTES - ST-PHILBERT-DE-GD-Lieu (44) - LOUIS-MARIE DARGENT, OFFICIER ET MÉDECIN DU GÉNÉRAL CHARETTE
LOUIS-MARIE DARGENT
Docteur en médecine
Avocat au Parlement
Sénéchal des juridictions de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu, de La Roulière, du Chaffaut, de Lamoricière et du Piedpain
Médecin légiste.
Fils de Jean Dargent (1706 - 1782), marchand, receveur des octrois de la ville de Nantes, et de Marie-Anne-Françoise Dupont (1716 - 1782), Louis-Marie est né le 29 mars 1739, à Nantes, paroisse Saint-Similien.
Louis-Marie fait ses études de médecine à Angers et s'installe en 1764 à Saint-Philbert-de-Grand-Lieu.
Il épouse à St-Philbert, en la chapelle du Chaffaut, à St-Philbert, le 16 février 1765, Marguerite-Julienne Bachelier, fille de Rémy (1712 - 1763), avocat à la Cour, et de Marie-Anne Biron (1719 - 1784), qui lui donnera 13 enfants.
Il abandonne momentanément sa profession pour étudier le droit et le 19 août 1771, il est reçu avocat.
En 1790, il accepte d'être élu procureur de la commune mais démissionne le 17 novembre pour cause de maladie et est réélu en décembre 1791. A l'occasion du renouvellement des municipalités en décembre 1792, il se présente à nouveau et est nommé secrétaire.
Le 10 mars 1793, six paroisses se réunissent à Saint-Philbert-de-Grand-Lieu avec à leur tête le chevalier de Couëtus et les Dargent père et fils. Le père est placé à la présidence du conseil provisoire royaliste et un de ses fils, Rémi-Jean, occupe les fonctions d'aide de camp de Charette.
Le 14 septembre 1793, devant l'offensive de l'armée des côtes de Brest renforcée par l'armée de Mayence, Charette est forcé d'évacuer Legé avec ses troupes, mais aussi avec toutes les populations terrorisées par les meurtres et les incendies. Louis-Marie Dargent fuit "avec sa femme et sa nombreuse famille" vers Mortagne, puis sans doute vers Cholet, car il ne revient pas avec Charette le 23 septembre mais franchit la Loire le 18 octobre.
Louis-Marie passe le fleuve avec sa femme Marguerite-Julienne et les 8 enfants qui lui restent. Seul, Similien-François semble avoir disparu sur les chemins d'outre-Loire.
Marie-Anne-Marguerite fut emprisonnée au Bouffay le 4 février 1794 puis elle fut transférée à l'hôpital le 26 pour y être soignée. Elle est condamnée à la déportation le 30 avril 1794 par la commission militaire de Nantes. Cependant, elle revint à St-Philbert et s'y maria en 1799.
Anne, née le 28 septembre 1783, surnommée "Nanon" est perdue à Montoir-de-Bretagne en décembre 1793. La veuve Mages de Paimboeuf la recueille chez elle jusqu'à ce que sa famille la réclame deux ans après.
La petite dernière, Marie-Jeanne, née le 10 avril 1787, perdue elle aussi à Montoir sera ramenée à Nantes par un capitaine de l'armée de Mayence, puis recueillie par François Vallée, négociant de la ville. Elle guérit de la teigne et le 15 novembre 1820, elle épousera René-Jean de Liger en déclarant deux enfants naturels.
Dargent combattit à Savenay le 23 décembre 1793. Il parvint à rejoindre Charette et usa de son art dans les hôpitaux des forêts de Grasla et de Vezins. Après la guerre, il s'installa quelque temps à Nantes avant de retourner à Saint-Philbert.
Louis-Marie Dargent est décédé à St-Philbert, en sa maison de la Musse, le 7 juillet 1813, à l'âge de 74 ans.
Sa femme, Marguerite-Julienne décède peu de temps après, au même lieu, le 10 janvier 1814 à l'âge de 68 ans.
Détails sur chacun de ses enfants :
1 - Pierre, né à St-Philbert, le 7 novembre 1765 ; décédé à St-Philbert, le 22 avril 1766, à l'âge de 5 mois ;
2 - Louis-Marie, né à St-Philbert, le 28 avril 1767, baptisé le 29 ; décédé à Nantes, Aumônerie des Toussaints, le 26 juillet 1774, à l'âge de 7 ans ;
3 - Rémi-Jean, né à St-Philbert, le 15 novembre 1768 ; aide-de-camp du Général Charette, capitaine de vaisseau, corsaire puis notaire public et planteur ; marié le 18 janvier 1810, à Mahé (Seychelles) avec Joséphine-Aimée-Victorine-Antoinette Gruchet de Vaulbert ; décédé le 8 janvier 1834 à Mahé (Seychelles), à l'âge de 65 ans ;
4 - Similien-François, né à St-Philbert, le 22 janvier 1770 ; serait décédé sur les chemins d'Outre-Loire ;
5 - Marie-Anne-Marguerite, née à St-Philbert, le 12 mars 1772 ; mariée à St-Philbert, le 19 avril 1799, avec Louis-Modeste Valancourt ; décédée le 15 novembre 1849 à Sainte-Pazanne, à l'âge de 77 ans ;
6 - Aimée-Prudence, née à St-Philbert, le 23 janvier 1774 ; célibataire ; propriétaire ; décédée "à la Musse", St-Philbert, le 24 avril 1835, à l'âge de 61 ans ;
7 - Louise-Julienne, née à St-Philbert, le 23 janvier 1774 ; célibataire ; propriétaire ; décédée à St-Philbert, le 5 décembre 1837, à l'âge de 63 ans ;
8 - Isaïe-René, né à St-Philbert, le 11 mars 1776 ; décédé le 9 septembre 1787, à l'âge de 11 ans ;
9 - Félicité-Agathe, née à St-Philbert, le 5 décembre 1778 ; décédée "à la Musse", St-Philbert, le 25 nivôse an XIII (15 janvier 1805), à l'âge de 26 ans ;
10 - Marie-Reine-Élisabeth, née à St-Philbert, le 4 janvier 1781 ; décédée à St-Philbert, inhumée le 19 février 1786, à l'âge de 5 ans ;
11 - Anne, née à St-Philbert, le 28 septembre 1783 ; mariée à St-Philbert, le 14 janvier 1809, avec Jean Briau, sous-lieutenant des douanes ; décédée le 30 mai 1825, à l'âge de 41 ans ;
12 - Marguerite-Adélaïde, née à St-Philbert, le 1er juin 1785 ; décédée "à la Musse", St-Philbert, le 5 octobre 1786, à l'âge de 16 mois ;
13 - Marie-Jeanne, née à St-Philbert, le 10 avril 1787 ; mariée à St-Philbert, le 15 novembre 1820, avec René-Jean de Liger ; décédée à St-Philbert, le 16 septembre 1849, à l'âge de 62 ans.
M. Michel Chatry - Revue du Souvenir Vendéen - n° 253 - Décembre 2010.
Vendéens et Républicains dans la Guerre de Vendée - Tome I - Frédéric Augris.
AD44 - Registres paroissiaux et d'état-civil de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu.